De Deauville (France), les pays du G8 (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Japon, Etats-Unis et Canada), réunis sous la présidence française, la semaine écoulée, ont décidé de commun accord d'attribuer 40 milliards de dollars aux pays du ‘'printemps arabe'' pour les soutenir dans leurs efforts d'émancipation. Selon les décideurs de ce G8, où il était beaucoup plus question de problèmes communs relatifs à la croissance économique mondiale, face à la crise de la zone euro, les 40 milliards de dollars débloqués sont prévus pour soutenir la Tunisie et l'Egypte dans leur marche vers la démocratie. Ces milliards de dollars sont alloués à titre de prêt parce que les dirigeants actuels (provisoires) de ces deux pays en avaient fait la demande, selon leurs besoins respectifs, pour assurer la transition démocratique dans leurs pays. Depuis toujours on a eu tendance à croire que la démocratie n'avait pas de prix, car elle ne s'achète pas ni ne se vend. La démocratie se construit au prix fort des efforts consentis par l'ensemble des citoyens et avec la bénédiction de leurs dirigeants. La démocratie c'est aussi la volonté de tout un peuple mûr, conscient et responsable, décidé d'édifier une ligne de conduite basée sur la justice sociale, l'équité, le respect mutuel et l'épanouissement de la société civile entière. En un mot : sur des principes inaliénables. Mais dès lors qu'une certaine forme de démocratie, dictée par ceux qui décident à la place des autres, vient à être monnayée, cela laisse supposer bien des attentes en retour. L'on sait aussi que rien n'est offert gratuitement, même au nom de la démocratie. Suite aux émeutes qui ont secoué la Tunisie et l'Egypte, il est tout à fait clair que l'économie de ces deux pays a reçu un bon coup et doit être redressée au plus vite afin d'éviter le pire. On voit ce qui se passe en Grèce alors qu'il n'y a pas eu d'émeutes. La pire des catastrophes qui puisse arriver à un pays c'est quand l'économie faiblit et que les moyens de la redresser font défaut. Cette aide des pays riches risque fort beaucoup d'installer une relation de dépendance de la Tunisie et de l'Egypte envers leurs prêteurs. Pour M. Nicolas Sarkozy, cette aide financière servirait « au développement, par le progrès de la démocratie, et aux réformes économiques ». Depuis quand le président français s'intéresse t-il de si près du développement et des réformes économique de tel ou tel pays ? De son côté, l'Union Européenne a annoncé, elle aussi, d'apporter son aide aux pays du Sud Méditerranéen en leur accordant 3,7 Milliards de dollars dans le but soutenir leurs réformes. Désormais tout à un prix ! Mais jusqu'à quand cela t-il durer ?