Et je sais que de moi tu médis l'an passé. - Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'Agneau, je tette encore ma mère. - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens : Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers, et vos chiens. On me l'a dit : il faut que je me venge. Là-dessus, au fond des forêts, Le Loup l'emporte, et puis le mange, Sans autre forme de procès. ( Jean de la Fontaine, Le Loup et l'agneau») L'insoutenable vanité du Droit et de la morale face au pragmatisme. Je ne pense pas qu'un citoyen Français ou Américain réaliste et conscient des impératifs et dogmes liées à la sélection des espèces et à la compétition farouchement impitoyable pour la survie qui caractérise le règne animal et celui de l'homo-sapiens , puisse condamner son propre pays pour avoir parasité d'autres peuples ; sachant pertinemment que ce sont , à juste titre depuis la nuit des temps , ces migrations humaines , ces annexions et ces colonisations diverses ( la guerre du feu / Neandertal contre Cro-Magnon……en quête de nouveaux territoires giboyeux et hospitaliers ) qui sont les garants de la sécurité alimentaire, énergétique ainsi que de la prospérité des collectivités humaines. C'est tout simplement ce à quoi se sont adonnés avec ferveur et conviction morale les empires coloniaux et l'impérialisme américain : Permettre à leurs peuples d'évoluer, de s'émanciper et de continuer à très longue échéance de jouir de certaines ressources naturelles vitales (produits agroalimentaires-sources d'énergie –Pétrole-uranium-minerais et métaux précieux.) et mêmes superflues (Diamant-Fourrure-Chocolat…) L'argent n'a pas d'odeur – peu importe d'où viennent, et surtout à quel prix, toutes ces richesses énergétiques et alimentaires qui assurent aux populations de l'Occident un standing de vie sans lequel ils auraient certes connu des périodes de décadence dont les retombées sont inconcevables. Aborder cette question ne constitue guère une priorité pour les citoyens européens ou américains. Hélas ! Telle devait être inéluctablement la rançon de la prospérité : essaimer sur le globe génocides et malheurs. En 1821, John Quincy, alors secrétaire d'Etat, et un peu inquiet des velléités impérialistes de ses compatriotes soutenait que si l'Amérique ne se contenterait plus de prendre des armes pour défendre uniquement sa sécurité « Elle sait fort bien qu'en s'engageant une seule fois sous d'autres bannières que les siennes […] elle s'engageait irrémédiablement dans toutes les guerres d'intérêt et d'intrigue, de cupidité, d'envie d'ambition individuelles qui se parent des couleurs de la liberté et usurpent ses drapeaux […] Elle pourrait devenir le dictateur du monde. Elle ne serait plus maitresse de son propre esprit ». Bien avant lui, c'était James Madison qui en 1798, avait à sa manière prédit ce qui augurait deux siècles avant l'Avènement d'une nouvelle éthique guerrière : La guerre préemptive. Ecrivant à Thomas Jefferson, il dira : « C'est peut-être une vérité universelle que la perte de la liberté soit le prix à payer chez soi pour se prémunir contre un danger, réel ou fictif, venant de l'étranger. » « Fictif et inventé », sera le nouveau substrat idéologique des politiques étrangères américaines dés le lendemain de la deuxième guerre mondiale. Idéologie qui atteindra son apothéose avec la clique des Busch et les faucons de la Maison blanche qui nous concocteront une nouvelle confrérie « Le P.N.A.C » le Project for the New American Century dont la devise est la suivante : « Les Etats Unis doivent avoir la détermination pour façonner un nouveau siècle favorable aux principes et aux intérêts des américains …par la force militaire et la clarté morale. » « Civis pacem - Para Bellum » Si tu veux la Paix prépare la guerre, ce n'est pas quelque chose d'inédit dans l'histoire de l'Occident. Telle une chrysalide, évoluant à travers différentes étapes assez complexes, L'Amérique entame sa mue définitive, se dévoile au grand jour en décidant de s'excentrer des principes et des normes juridiques internationales (Violation des résolutions – Politique d'interventions unilatérales) et devient à son tour un Etat Voyou. L'ancien secrétaire d'Etat américain à la défense Robert McNamara avait fait remarquer que les Etats-Unis eux-mêmes, par leur tendance croissante à agir de manière unilatérale et sans respect pour les préoccupations des autres, étaient devenus un « Etat Voyou » Bien auparavant, la période de « L'Endiguement » allait faire de la planète le théâtre d'un affrontement des plus pernicieux et des plus machiavéliques que des Etats fraichement décolonisés allaient en faire le prix. La terre deviendra de nouveau un gigantesque échiquier où des enjeux parfois virtuels allaient donner naissance à des scénarios et des reconfigurations sociopolitiques inconcevables, opportunes et fructueuses pour les uns, désastreuses pour les autres.Selon certaines estimations, les USA ont directement ou indirectement attaqué 72 pays, générant d'immenses dommages directs ou collatéraux dont les effets pervers resteront toujours indélébiles. Comme par hasard la dissolution du Péril rouge allait coïncider avec l'avènement du péril vert, « La paix indésirable » dont parlait John Kenneth Galbraith n'était pas une vaine spéculation. Les Offensives préemptives au service d'un Nouvel ordre Mondial Suite à toutes les politiques séculaires de domination (Premiers Empires coloniaux XVI siècle – Colonialisme – impérialisme américain) accompagnées ou précédées par des campagnes ou phases d'endoctrinement des masses - Les nouvelles stratégies (particulièrement la politique américaine) en matière de sécurité nationale , énergétique ou alimentaire sont toujours édifiantes et catégoriquement symptomatiques de cette pulsion irrépressible que l'on voit s'incarner à travers ces notions de guerre Préemptive que l'on se chargera d'appliquer à d'autres situations , à d'autres compétitions plus décisives. « Aujourd'hui, la distinction entre les affaires domestiques et étrangères diminue. Dans un monde globalisé, des événements au-delà des frontières de l'Amérique peuvent avoir un plus grand impact à l'intérieur de celle ci(…) C'est un nouveau fait de la vie, Nous allons nous ajuster et prospérer, malgré ce fait » . A suivre