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Le proces de Zabana une parodie de justice coloniale
Publié dans Réflexion le 21 - 01 - 2012

Raconter l'histoire de Zabana dans sa destinée finale, tant elle est pleine de bravoure et d'exemple et trés important pour ceux qui ne la connaissent pas, car elle reste très méconnue parmi les nouvelles générations, et à l'occasion de ce cinquantième anniversaire il est intéressant de revoir cette page .
Aussi pour le lecteur nous nous sommes permis de nous référer au livre écrit par Boualem Nedjadi, intitulé « Viva Zabana », qui nous retrace des faits et qui nous entraine dans le sillage de ce héro, et pour mieux nous imprégner de son histoire nous avons voulu rapporté certains extraits de ce livre concernant l'homme et qui retrace fidèlement le combat carcéral de Zabana et de ses compagnons avant qu'ils ne soient exécutés, par l'administration Française. Après l'arrestation du groupe selon l'écrivain, Zabana prisonnier est conduit ensanglanté à l'hôpital d'Oran sous escorte où il reçoit les premiers soins. De récents témoignages sont venus prouver que Zabana a vécu des moments de souffrances terribles durant son transport d'El-Gaâda à Oran et durant son hospitalisation. Cependant, on raconte que cet homme n'a jamais extériorisé ses peines, ses chagrins et ses souffrances tant morales que familiales. Après la blessure, à l'œil, l'administration française autorisa Zabana, en 1955, à porter une prothèse oculaire dans l'orifice de son œil gauche. Selon Stambouli, Ahmed Zabana, par l'intermédiaire de complices dans la prison, lui aurait demandé de se porter malade afin qu'il puisse se retrouver à l'infirmerie et discuter, arrivé à l'infirmerie selon Stambouli : « Zabana lui aurait demandé de l'aider à choisir un modèle conforme à la couleur de ses yeux. (Stambouli d'ailleurs n'oubliera jamais cet événement).
L'exécution de Cheriet Ali Cherif et Selmani Chaâbane
Selon les témoignages rapportés par l'écrivain Boualem Nedjadi: « La veille de leur exécution, soit le 27 janvier trois condamnés à mort sont enfermés dans la cellule 13. Il s'agit de : Cheriet Ali Cherif, Selmani Chaâbane et Benayad Kaddour, qui sera exécuté plus tard . Ce sera ce dernier condamné à mort à qui Cheriet se confiera et lui donnera certaines recommandations à l'intention de tous les frères condamnés : « Dis-leur bien que nous les précédons à El-Alia et que nous verserons stoïquement notre sang pour notre partie. Nous ne regrettons rien. Qu'ils prennent bien soin d'eux-mêmes. Quant à ma femme (elle est aussi sa cousine germaine) et mes enfants, il faut leur dire que je suis mort courageusement. Mon sacrifice n'aura pas été inutile. Prends ces photos, ce sont celles de mes enfants. Je ne veux pas qu'elles tombent entre les mains des gardiens. Remets-les à un gardien ami et qu'il les rende à ma femme. Et bien sûr dis-leur adieu ! ». On saura qu'au moment où les gardiens pénétrèrent dans la cellule brusquement, ils trouvèrent les trois condamnés qui les attendaient debout. Le couloir de la mort fut envahit par les voix de Cheriet et Selmani Chaâbane qui ne cessèrent durant la progression vers la veuve (guillotine) de crier « Tahia El-Djazair ». Le lendemain, la prison était en effervescence après les témoins de l'exécution (avocat, juges, personnel de la prison, bourreau etc.) eurent raconté le déroulement de l'exécution en axant leur récit sur le courage dont a fait preuve le valeureux Cheriet Ali Cherif. Il se retourna vers ces derniers et toute l'assistance qu'il dévissage un par un et leur dit : « Je vous remercie, vous tous mes juges de me permettre de donner ma vie pour l'Algérie. C'est un grand honneur que vous me faites.
« Je vais vous montrer comment un Algérien sait mourir. »
Il cria trois fois « Allah Akbar » et s'en fut donné sa tête au couperet. Ainsi meurent les héros. Cheriet Ali Cherif avait un ami proche, Dahmane Ould Benkhedda, ancien militant du PPA-MTLD, fils de Abdelkader et de Ouahad Fatoma. Il est né le 2 février 1924 à Mascara. C'est un homme de taille moyenne mais de forte constitution physique. C'est un ancien boxeur. Il a boxé avec de grans champions de l'poque tels Cheraka, Houcine Khanfi… Il a préféré choisir la lutte pour l'indépendance à la gloire des rings. Avant qu'il ne soit guillotiné, Cheriet demande à son ami Bernkhedda d'épouser sa femme et de s'occuper de ses enfants. Quelle belle preuve d'amitié dans le combat! Cheriet Ali Cherif sera guillotiné le 28 janvier 1958. Il est mort l'âme en paix sachant que son épouse et ses enfants seraient protégés par son ami.
Le procès de Zabana et deux de ses campagnons
Selon l'écrivain Boualem Nedjadi les éléments contre Zabana sont traduits devant la justice (la cour d'assises d'Oran). Au cours de la dernière audience, le procureur de la République demande trois têtes, celles de : Zabana, Keffif, Abdelkader Zoubir. Ces derniers seront défendus par Maîtres thuveny, Sportés et d'autres imminents avocats au tribunal d'Oran.
Selon ce qui a été rapporté par les témoins dans le livre : Le vendredi 7 janvier 1955 eut lieu une première reconstitution de l'attaque de la maison forestière (Mare d'eau) située dans la forêt de Moulay-Ismail. Ce jour-là, la pluie n'a cessé de tomber ; le parquet d'Oran a tenu à reconstituer cet événement minutieusement. On se rappelle que Zabana à la tête d'un commando de sept militants Abdelkader Brahmi (chahid), Zoubir Bouadjemi, Abdelkader Zoubir, Saleh Fizi, Mohamed Mechraoui, Ahmed Keffif Kadi, guidés par Djillali Benchoulia, avaient investi la maison du garde forestier et s'éraient emparés de l'armement entreposé après avoir neutralisé l'occupant, son épouse et sa fille Yolande. Zabana avait dû recourir à des moyens dictés par les circonstances de ce moment historique afin de garantir le succès de l'opération, c'est-à-dire la manière forte contre le garde forestier, François Braun. La nécessité de préserver le secret de la mission primait sur toute sensibilité. En effet, le garde avait reconnu plusieurs éléments du commando. Il n'y avait d'autre alternative que le recours à l'extrême décision.
Une mascarade jdiciaire, dont le verdict était connu d'avance
La reconstitution était dirigée par M. Berthenaud, juge d'instruction de la quatrième chambre, assisté du greffier M Karsenty, en présence de M. Dorttoli, procureur de la République, M Supportés, défenseur de Zabana. Côté accusation, étaient présents le capitaine Campan, commandant le groupement de gendarmerie, l'ingénieur des eaux et forêts Margerie de l'arrondissement de Mascara dont dépend le bois de Moulay-Ismaël, ainsi que les commissaires et inspecteurs de la police judiciaire d'Oran. Lors du déroulement des divers procès, les militaires étaient venus nombreux. Les moyens soulevés par la défense sont rejetés à la majorité par le tribunal ; la compétence de celui-ci ayant été à maintes reprises dénoncée par la défense, c'est alors que le commissaire du gouvernement déclare avoir reçu « de continuer » (l'Echo d'Oran du mardi 20 décembre 1955). M Bourland de la défense se tourne vers le tribunal et dit : « Monsieur le commissaire du gouvernement reçoit des ordres de son gouvernement qu'il doit exécuter. Mais vous Monsieur le président vous relevez d'une plus haute autorité. Personne ne peut vous donner des ordres ! » Ce qui laissait à penser que ce n'était qu'une parodie de justice.


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