Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé de tirer un trait sur les élections législatives. Au terme du conseil national qui devait statuer sur son prochain congrès et la participation aux élections, le parti de Sadi a voté à l'écrasante majorité en faveur du boycott. Seul deux voix ont voté pour la participation. La décision était quelque peu attendue du fait que le RCD avait même réclamé le report du scrutin. Dans sa longue déclaration liminaire, le chef du RCD a planté le décor d'un boycott en sériant les scories qui collent d'après lui aux prochaines élections.D'entrée, il affirme que "tous les problèmes soulevés dans nos précédentes rencontres se sont confirmés et dans bien des cas aggravés". Il citera notamment le fichier électoral qu'il a qualifié de "gigantesque usine à gaz" et dont les 4 millions de nouveaux électeurs annoncés "sont une fumisterie" d'un point démographique et administratif. Pour Sadi, "aucune statistique ne peut justifier une telle augmentation en moins de 3 ans pour une population de 35 millions d'habitants". Aussi, Said Sadi a déclaré que le RCD a été le premier et le seul parti à avoir demandé une surveillance électorale "massive et qualifiée". Mais il constate, au-delà de "l'opacité des conditions techniques qui permettent toutes les manipulations pour gonfler le taux de participation et falsifier les procès-verbaux de consolidation".