Ils étaient plus d'une centaine de patients souffrant d'insuffisance rénale et suivant des séances de dialyse à l'hôpital du CHU au chef-lieu de wilaya d'Oran, à avoir décidé d'arrêter les soins à partir de jeudi dernier, à l'effet de se plaindre des mauvaises conditions et des différentes carences dont souffre l'établissement sanitaire où ils sont pris en charge. En effet, ces malades atteints d'insuffisance rénale et qui doivent régulièrement passer sous hémodialyse au niveau de cet établissement, n'ont pas trouvé meilleure manière d'attirer l'attention des autorités sur les mauvaises conditions qui prévalent au niveau de leur établissement sanitaire, que de s'abstenir des soins, lesquels sont pourtant vitaux pour leur survie. Le genre de soins que reçoit cette catégorie de malades est littéralement «une sorte de deuxième cœur», pour reprendre l'expression d'un de ces malades, qui a tenu à mettre en avant une série de revendications qu'il souhaite faire entendre aux responsables du secteur sanitaire dans la wilaya. Selon celui-ci, les raisons de la colère sont multiples, à commencer par le manque d'équipement et de personnel pour une prise en charge convenable des dialysés. Il estime qu'une salle d'urgence supplémentaire et indépendante des malades programmés serait nécessaire pour une prise en charge plus efficace et sécurisée, surtout si on sait qu'en ce moment, indique la même source, les 12 dialyseurs disponibles dans l'établissement sont délibérément utilisés par des malades atteints d'hépatites B et C, alors qu'ils doivent en temps normal être dialysés à l'aide d'appareils propres à eux. En plus du manque d'équipement, les infirmiers se font également rares au niveau de l'établissement, ajoute la même source, qui réclame la consolidation du personnel déjà existant par l'affectation de nouveaux infirmiers. Un autre problème mis en exergue par les protestataires est celui relatif au bilan général de l'état des malades qui doit, selon ces derniers, être réalisé tous les trois mois, or cette date n'est souvent pas respectée dans l'établissement. Ce bilan trimestriel est très important, selon les protestataires, dans la mesure où il permet de faire le point sur l'état de santé du malade et retrace le nombre de doses de médicaments administrées à chaque malade, lesquelles ne devraient pas être inférieures à 4 000 unités. Selon une source hospitalière, plus de 130 dialysés sont pris en charge au niveau de l'hôpital du CHU, tandis que le nombre de dialyseurs serait de l'ordre de 18, avant d'ajouter que l'équipement ainsi que le personnel sont largement suffisants pour une prise en charge parfaite de ces 130 malades.