Empêchés jeudi d'atteindre Mazraat al Kabir, près de Hama, les observateurs de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie ont pu pénétrer hier dans le village. Des miliciens de l'opposition ont dénoncé le massacre de78 personnes dont une quarantaine de femmes et d'enfants mercredi. [Syrie, le village fantôme] Dans le village fantôme gisaient des cadavres carbonisés, planant dans l'air une "forte odeur de chair brûlée". "Mazraat al Qoubir était vide de ses habitants et, de ce fait, les observateurs n'ont pu parler à aucun des témoins de l'attaque de mercredi", lit-on dans le communiqué de la Minus. Le gouvernement syrien a démenti le massacre, imputant la mort d'une dizaine de personnes aux "groupes terroristes" hostiles au régime. Quelque 300 observateurs ont été déployés en Syrie pour surveiller un cessez-le-feu instauré le 12 avril entre le pouvoir et les rebelles. Au moins 78 personnes auraient été assassinées, dans le village de Mazraat al Kabir, en Syrie alors que Kofi Annan, l'émissaire international pour la Syrie, doit présenter jeudi un nouveau projet.Le massacre continue en Syrie, loin des discussions de la communauté internationale. L'armée syrienne et des miliciens fidèles au président Bachar al Assad se retrouvent accusés d'un nouveau massacre de villageois. Selon des opposants joints par Reuters, 78 personnes ont été assassinées, dans le village de Mazraat al Kabir, près de Hama, dans le centre du pays, dont une quarantaine de femmes et d'enfants.L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne, a précisé que le village voisin de Maazarif, à une vingtaine de kilomètres de Hama, avaient été bombardés par les forces syriennes. «Après les bombardements, les 'chabiha' (ndlr, les miliciens pro-Assad) se sont dirigés vers ce secteur et ont massacré des dizaines de civils, parmi lesquels des femmes et des enfants», a poursuivi l'OSDH, qui a exhorté les observateurs internationaux à se rendre sans attendre dans le secteur de Mazraat al Kabir. Mais ces derniers n'ont pas pu se rendre sur les lieux.Deux semaines après celui commis le 25 mai à Houla, dans la province de Homs, où 108 civils (dont la moitié d'enfants) ont été tués, d'après les bérets bleus de l'Onu, ce nouveau massacre, s'il est confirmé, devrait accroître la pression sur la communauté internationale, alors que le risque d'une guerre civile semble de plus en plus fort. Mais, pour l'heure, la communauté internationale semble paralysée par ses divisions entre, d'une part l'Occident et les pays arabes, et d'autre part, les trois pays qui soutiennent le régime de Bachar al Assad, la Russie, la Chine et l'Iran.