Les séquelles de la guerre de libération nationale, n'ont pas fini d'être présentes dans certaines régions frontalières du pays, pour y revenir et les mines tuent et estropient encore après 50 ans. La France avait décidé de miner les régions frontalières et ainsi empêcher que les renforts et les armes transitent, depuis les bases arrières installées dans les pays voisins tels que le Maroc et la Tunisie. Le ministre français de la défense André Morice et le général Maurice Challe de l'époque pour contrer le FLN de miner les frontières c'est pour cela que ce chantier porte leurs noms. Les lignes Challe et Morice ont été érigées durant les années 1957 à 1959. Ces lignes se complètent, se dédoublent et parfois se confondent, d'où le fait que l'on parle aussi de « la » ligne Challe et Morice. Cette ligne sera truffée aussi de barbelés électrifiés et minés sur une distance de 700km le long de la frontière marocaine et sur 460km le long de la frontière tunisienne. Selon les chercheurs et les historiens plus de onze millions de mines anti-personnel avaient été disséminées sur ces lignes et sur les quelques zones minées à l'intérieur du pays. Il s'agissait de mines à effet de souffle, dans la très grande majorité des cas. Dès l'indépendance, l'armée algérienne s'est mise à déminer ces zones qui continuent de faire des ravages et prés de huit millions de mines ont été détruites et ce jusqu'en 1988. Plus de 3500 victimes ont été recensées depuis l'indépendance C'est fin 2004 que reprit le travail de déminage, quelques années après que l'Algérie a ratifié la convention d'Ottawa sur la destruction des mines antipersonnel. À l'époque il restait encore trois millions de mines sur le sol algérien. Depuis 600000 ont été neutralisées. L'Algérie a récemment demandé une prolongation jusqu'en 2017 pour achever le déminage qui aurait dû être terminé cette année. Au fil des décennies, les mines ont migré au gré du vent, des pluies, de l'érosion ou du fil de l'eau des rivières. Elles se retrouvent parfois dans des endroits tout à fait inattendus et pour les populations c'est un danger permanent. A maintes reprises les mines font en Algérie la une de l'actualité, et plusieurs personnes ont été victimes dont des enfants. Si l'on croit les chiffres officiels plus de 3500 victimes ont été recensées depuis l'indépendance. Elles sont beaucoup plus nombreuses, estime Handicap international qui a mis en place ces dernières années un programme de sensibilisation au risque des mines, en lien avec les associations de victimes et le comité interministériel chargé de la mise en œuvre de la convention d'Ottawa. La France a attendu 45 ans pour remettre officiellement à l'Algérie le 20 octobre 2007 les plans des zones minées pendant la période coloniale. Ces plans «n'ont pas permis d'identifier d'autres zones polluées du territoire algérien que celles découvertes auparavant» par l'armée algérienne, a estimé le colonel Ahcène Guerabi, à la tête du comité interministériel sur le déminage, dans son rapport daté de février dernier.