Quelque deux cents réservistes de l'Armée Nationale Populaire (ANP), ont battu le pavé hier devant le siège de la wilaya de Mostaganem pour se faire entendre auprès des pouvoirs locaux, avant de converger sur Alger au prochain 1er octobre. L'information a été confirmée par le délégué local des réservistes de l'ANP relevant de la wilaya de Mostaganem, lors d'une manifestation pacifique organisée hier matin sous forme de sit-in devant le siège de la wilaya. C'est dire que des revendications sociales qui font parler d'elles en cette rentrée sociale, le nouveau gouvernement de Sellal a bien du pain sur la planche. Et cette fois-ci, c'est encore une autre tranche ayant mené la lutte antiterroriste, tout comme les gardes communaux. Ces réservistes qui montent au créneau se disent, « ne pas faire de la politique, néanmoins soulever des exigences légitimes. Car, nous estimons avoir été pressés comme un citron avant de se voir jeter », commente notre source. Ajoutant, « nous sommes écœurés par le peu de considération vouée à notre égard. Et il était temps de réclamer une considération, mais aussi une prise en charge sociale outre une sérieuse indemnité financière et matérielle ». Ces réservistes de l'ANP, ayant servi dans la lutte contre le terrorisme entre 1995 et 1999, sont à leur troisième manifestation au niveau de Mostaganem. Durant celle d'hier, ils ont une nouvelle fois exhibé la correspondance de revendications consignées dans une plate-forme de onze points qui fut adressée au Président de la République en début d'avril écoulé. Revendications lesquelles, ils en font « une affaire jusqu'auboutiste», pour paraphraser les manifestants. Parmi leurs principales doléances figurent notamment l'emploi, le logement, les indemnités et les pensions. « La réconciliation nationale n'a pas profité pour notre tranche sociale. Beaucoup parmi nous n'ont pas été réhabilités dans leurs postes, qu'ils avaient quittés lorsqu'ils avaient été rappelés lors de la lutte contre le terrorisme », expliquent-ils. « Alors que beaucoup de terroristes ont profité d'une meilleure réinsertion », disent d'autres pour traduire leur moral blasé. « Voilà pourquoi nous demandons une reconnaissance officielle par les plus hautes autorités du pays. D'autant plus que la loi sur la réconciliation nationale et la concorde civile, ne nous a été aucunement bénéfiques. Ainsi, nous demandons carrément une prime annuelle, la régularisation de notre situation auprès de la CNAS, une priorité pour le logement, et des indemnisations financières », résument-ils dans leurs doléances. Or, ce qui semble faire une bizarrerie de taille parmi les demandes des réservistes, n'est autre que « la revendication de jouir de licences de taxi et de café », tout comme les ayants droits ! « Mais nous n'allons pas nous taire. Nous sommes décidés à faire aboutir nos revendications », conclut le délégué.