La Loi de finances pour 2013 a été adoptée hier dimanche 11 novembre par les députés de l'APN dans un climat tendu. Les députés de l'opposition n'ont pas apprécié les interventions répétées et les remarques du président de la chambre basse du Parlement, Mohamed Larbi Ould Khelifa. Ils lui reprochent notamment son parti pris en faveur de la Commission des finances qui a rejeté pratiquement tous les amendements proposés par les députés. Rachid Khan, député du Parti des travailleurs (PT) a rappelé à M. Ould Khelifa qu'il a été élu de la même manière que les 461 députés qui composent l'Assemblée. « Vous n'êtes pas notre chef », a t il martelé à son adresse, avant d'asséner : « vos interventions portent souvent des jugements de valeur ». Avant lui, Naâman Laâour, président du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (MSP, Ennahda et El Islah) s'est interrogé sur l'utilité de tenir des réunions au niveau de la Commission si à chaque fois, les propositions de l'opposition sont bloquées par « une poignée de députés ». « Je me demande sincèrement si cette Commission a lu le rapport complémentaire avant la plénière », ironise t il. Et de poursuivre : « je propose que les prochaines lois soient soumises directement en plénière ». Une remarque qui n'a pas été du goût du président de l'APN dont le parti, le FLN, est majoritaire dans cette Commission qu'il défend en déclarant : « j'ai eu l'occasion de suivre le travail de la Commission des finances et je peux dire que cette dernière a fait correctement son travail ». Le chef du groupe parlementaire du MSP qui, semble t il, n'a pas bien entendu la réponse, a demandé à Ould Khelifa de la répéter. Mais ce dernier a refusé en ironisant : « il y a des personnes qui n'entendent pas et d'autres qui ne veulent pas le faire ». Une réponse dénoncée par le représentant du MSP. Ces accrochages verbaux ont en fait servi à animer une séance quasiment plate. La Commission des finances n'a retenu que les amendements ayant touché la forme. Le PT a regretté dans une déclaration écrite le fait que ses 14 amendements aient été rejetés par cette même Commission. Pour le parti de Louisa Hanoune, « en agissant ainsi, le bureau de l'APN consacre la primauté de l'exécutif sur le législatif ».