Le président égyptien a édité un décret lui conférant les plein-pouvoirs. Et dire que Mohamed Morsi n'avait même pas prévu de se présenter à l'élection présidentielle.La situation est de nouveau agitée sur la place Tahrir. Plusieurs groupes d'opposition au président Mohamed Morsi ont appelé à se réunir sur cette célèbre place du Caire afin de protester contre un décret voté. Il interdit la dissolution par la justice de l'Assemblée et de la chambre haute du Parlement et confère au chef de l'Etat de nouveaux pouvoirs. Ce dernier a présenté le texte comme un moyen de «protéger la révolution», mais ce n'est pas la façon dont le perçoit l'opposition. Mohamed el Baradeï, l'un des leaders de la frange laïque de celle-ci, a affirmé sur Twitter que Morsi avait «usurpé tous les pouvoirs de l'Etat pour s'autoproclamer nouveau pharaon d'Egypte». Le président égyptien a eu comme première application du décret le limogeage du procureur général du pays, Abdel Maguid Mahmoud, un ancien du régime d'Hosni Moubarak.L'arrivée au pouvoir d'un Frère musulman a soulevé l'inquiétude parmi tant d'égyptiens qui craignaient pour leurs droits. Mais, s'il est devenu «président par accident», Morsi a tout de même réussi à se faire une place sur la scène internationale rapidement. En six mois, il a réussi à maintenir tant bien que mal les relations diplomatiques avec les Etats-Unis –qui auraient pu être mises à mal après la diffusion sur Internet du film anti-islam «L'innocence des musulmans»- et sa gestion toute récente du conflit israélo-palestinien. Pour ce qui est de la politique intérieure, son action est surveillée. Pour l'instant, le taux de satisfaction est assez faible: seuls 39% des votants se sont prononcés en faveur du président