C'est le diable en personne. En Algérie, on le maudit, on l'invoque en permanence pour expliquer tel ou tel complot. Le Qatar, c'est l'incarnation par excellence de la “complotite " dans l'esprit algérien. Et, bien sûr, tout ce qui nous arrive comme problème survient à cause de ce petit émirat satanique qui manipule tout le monde avec sa célèbre chaîne de télévision, Al-Jazira. Petit par la géographie, mais grand par la fourberie diplomatique .D'un côté, le petit émirat investit massivement dans le luxe, le sport, les terres arables, les palaces et l'immobilier. De l'autre, il soutient les islamistes dans les pays du "printemps arabe". De Londres à Paris, en passant par les îles grecques, de l'Afrique du Sud à l'Amérique latine, le Qatar est partout. De gros investissements dans la finance, le sport, les produits de luxe et l'art. En parallèle, l'émirat finance aussi les islamistes au Maghreb, les djihadistes en Syrie, sans oublier les Frères musulmans égyptiens.Cette contradiction n'est qu'apparente. Derrière le soutien aux régimes islamistes des pays du "printemps arabe" se profilent des contrats de reconstruction pharaoniques. L'émirat veut surtout gagner de l'argent. Or, jouer dans la cour des grands lui attire parfois la haine de la rue arabe et l'inquiétude des Européens.
Parasiter les révolutions par l'exportation massive du wahhabisme Le paradoxe d'un émir bourré de pétrodollars, ami des Frères musulmans et des Etats Occidentaux, qui maintient des liens privilégiés avec Israël et le Hamas et joue au sponsor des nouveaux régimes issus des « révolutions » arabes. Le paradoxe de l'émir du Qatar Hamad bin Khalifa Al Thani, c'est son double jeu : il joue les modernistes avec ses « amis » occidentaux, et soutient les extrémistes religieux chez ses « frères » orientaux... mais probablement avec l'approbation de ses amis occidentaux, les pétrodollars de l'émir servant à faire passer la pilule du paradoxe ! A moins que son « jeu » n'entre dans la stratégie des Etats-Unis : Neutraliser les extrémistes de « l'intérieur », flirtait avec l'Iran et soutenait Bachar el Assad. Et permettre une reprise du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens à fin qu'Obama soit fier de lui.D'autant que le Qatar, avec l'Egypte, sont les rares pays « arabes » à reconnaître Israël et à entretenir avec ce pays de bonnes relations.Avec au passage une « reconnaissance » de la part du monde arabe au Qatar pour sa contribution à la résolution du « problème » palestinien, et pour avoir neutralisé les Ibn Saoud et leur nuisance, alors que le monde entier « découvre » le réel danger de cette dynastie moyenâgeuse qui ne doit son salut qu'auwahhabisme obscurantiste et rétrograde, et qui est « tenue » de l'exporter et d'en faire le prosélytisme pour respecter le deal avec Ibn Abdelwahhab, qui lui avait accordé le pouvoir temporel sur la oumma !L'autre paradoxe, et celui-là il est occidental, est illustré par l'attitude de la France vis-à-vis d'un « ami » encombrant à certains égards.Le gouvernement français, qui entend combattre l'islamisme radical sur son territoire, a pour partenaire privilégié l'émir du Qatar, doté d'un statut fiscal avantageux, à la tête d'une monarchie absolue au modernisme tapageur, mais trompeur, qui soutient partout les Frères musulmans et les salafistes armés !Peut être le gouvernement français se réveillera-t-il après le renvoi de la mission française pour raison d'ingérence de l'émir dans le choix des livres jugés « haram » (illicites) pour les conformer à la doctrine wahhabite. Preuve s'il en est besoin que ces monarques exportent leur modèle sociétal, wahhabisme compris !Les Français souhaitent équilibrer leurs liens avec les pétro monarques en se rapprochant des Ibn Saoud,, frères ennemis de l'émir du Qatar, mais là encore c'est un rapprochement avec des un régime fonctionnant sur le même modèle que celui du Qatar, pratiquant le wahhabisme comme système politico-religieux, en plus obscurantiste chez les Saoudiens ! Mais peut-on faire autrement ?Il est tout de même anormal qu'au nom de la realpolitik on collabore avec des régimes qui soutiennent les islamistes les plus radicaux ! Viendra, hélas, le jour du retour du boomerang car ces régimes seront probablement un jour les victimes de leurs créatures : « les salafistes jihadistes » !!
Derrière la générosité de l'émir se cache le diable Si on réfléchit bien, l'émir du Qatar est logique avec lui-même ! Il sert uniquement ses intérêts et protège ses arrières : étant à la tête d'un Etat pas plus grand que la Corse, très pauvre, vivant de la pêche perlière qui très vite a était concurrencée par les perles de culture développées par les Japonais, ne devant sa richesse subite qu'au gisement de gaz au large de ses côtes... mais conscient qu'une telle manne n'est pas inépuisable, investit et place ses pétrodollars dans le monde entier en achetant des actions, de l'immobilier, des terres... aussi bien en Occident que dans le monde arabe ! Comme la Tunisie sur laquelle il a jeté son dévolu depuis Ben Ali, mais que, grâce à son protégé Ghannouchi, il va pouvoir avoir pour une bouchée de pain !S'il s'est invité dans les révolutions du « printemps arabe », ce n'est nullement par altruisme : il fera tout pour les avorter car le risque est trop grand pour lui qu'elles contaminent les pétromonarchies.Et quoi de mieux, pour neutraliser ces peuples en révolte, que de diffuser parmi eux le wahhabisme, système politico-religieux parfait, qui maintient sur leur trône des pétro monarques au pouvoir absolu et incontesté comme le leur accorde l'imam Mohamed Abdelwahhab, fondateur du wahhabisme !Qui aurait cru à la générosité de l'émir qui le conduirait à aider ses frères arabes du Hamas à Gaza ? Derrière cette aide se cache des intentions politiques et économiques plus terre à terre.Des experts ont découvert récemment des gisements importants de gaz sur lesquels l'émir veut mettre la main. Son alliance avec Hamas coupe les liens qu'il entretenait avec l'Iran, voisin et ennemi héréditaire de l'émir dont il craint toujours la puissance ! Et sa « présence » à Gaza, lui assure le « contrôle » du voisin égyptien toujours imprévisible et qui prétend lui aussi au leadership du monde « arabe » », un leadership plus ancien que celui du Qatar et de l'Arabie ...
Le réel paradoxe Le réel paradoxe est celui des Occidentaux qui n'ignorent rien des intentions de l'émir et de sa capacité de nuisance aux peuples qui aspirent à la démocratie, mais pour lequel ils ferment les yeux par calculs géopolitiques et par intérêts économiques !Toutes ces puissances « démocratiques » ou « financières » ne jouent-elles pas avec le feu au détriment de peuples qui ne leur demandent rien ? D'autant que laisser se propager le wahhabisme chez les peuples en révolte finira tôt ou tard de les atteindre de gré ou de force, les djihadistes salafistes ne reculant devant rien ! Seul un peuple éclairé peut déjouer ou du moins rejeter une telle ingérence !Le minuscule Qatar va-t-il pouvoir garder longtemps son influence ou s'effondrera-t-il tel un château de cartes ?