Il aura fallu attendre la dernière minute pour que les autorités centralesdu pays décident, enfin, de communiquer sur l'état de santé du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Et pourtant, le palais présidentiel d'El Mouradia, le gouvernement, la télévision d'Etat, l'ENTV, et plusieurs autres institutions officielles, ont toujours entretenu le mystère. C'est ce jour-là que l'agence officielle l'APS diffuse une dépêche qui, semble-t-il, va révolutionner la stratégie de communication de l'Etat Algérien. On reconnaît que Bouteflika, le Chef de l'Etat, a été victime d'un accident vasculaire cérébral et qu'il a été transféré samedi en fin d'après-midi à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris pour y effectuer des examens complémentaires. L'information a même été rendue publique au JT du 20 H de l'ENTV. Pris de panique, et surpris par une telle transparence, les Algériens n'ont pas su comment analyser cette nouvelle donne. La transparence en matière de santé n'est pas une règle de conduite en Algérie notamment lorsque cela concerne les hauts commis de l'Etat. Les Algériens n'ont jamais pris connaissance d'un bulletin de santé de leur Président de la République. La question se pose plus que jamais notamment en cette période où les révélations sur les scandales de corruption ont fait de l'ombre aux enjeux importants de la révision constitutionnelle et l'élection présidentielle de 2014.