Négligence, fautes médicales, incompétence, prise en charge insuffisante... Pas un jour ne passe sans qu'un drame ne se produise dans la plus grande structure sanitaire de la wilaya de Guelma. Les plus grands dysfonctionnements de cet hôpital concernent les services de chirurgie, de gynécologie obstétrique et des urgences. Le théâtre des évènements de cette histoire n'est autre que le service de maternité. Des scandales à répétition dénoncés par des citoyens victimes de négligences, insalubrité et insécurité. L'accouchement, censé être la plus belle expérience dans la vie d'une femme, mais malheureusement à Guelma c'est un véritable calvaire eu égard aux conditions lamentables qui caractérisent ce service. L'histoire qui vient d'être vécue interpelle les consciences de ceux et de celles qui ne mesurent pas la détresse humaine, dans tout ce qu'elle a de tragique et de pénible. C.S est une mère de famille a failli trépasser en mettant seule au monde son enfant. Le cas de cette jeune femme, issue du milieu médical, vient s'ajouter à la longue liste qui ne cesse de s'allonger. Cette jeune maman, qui allait mettre au monde un bébé pour la troisième fois, a subit la plus dure expérience de sa vie hantée de peur et d'inquiétude. La scène s'est passée la matinée du 07 septembre 2009, quand C.C une jeune médecin a ramené en urgence vers l'hôpital sa belle sœur C.S qui était sur le point d'accoucher, elle se tordait de douleurs persistantes et insoutenables. La poche des eaux vient d'être rompue. Il faut préciser que cette grossesse a été très bien suivie, comme l'atteste C.C médecin chevronné au service d'hémodialyse dans un autre hôpital. Arrivés sur les lieux, le service des urgences semble vide, point de brancard, il a fallu quelle marche et monte les quelques marches qui se trouvent à l'entrée. Devant l'urgence du cas, la jeune médecin a demandé l'aide du premier employé vu, c'était A. H, le standardiste qui lui a répondu tout simplement « non ». Il a la réaction de quelqu'un qui vient d'être dérangé. Paniquée la jeune médecin n'a même pas eu le temps de lui répondre, elle a demandé l'aide à un infirmier qui est de passage. Ce dernier lui a ramené une chaise roulante d'une autre patiente, ce qui faisait souffrir la future maman davantage puisque la tête du bébé était sur le point de sortir, c'était sans compter sur la persistance des douleurs. La jeune femme pousse des cris infinis. Elle est criblée de douleurs atroces. La pâleur gagne son corps. Son cas devient inquiétant. Trop de temps perdu alors qu'il était très simple de ramener un brancard et utiliser l'ascenseur pour se rendre au service de maternité situé au 1er étage. Pourquoi a-t-on fait attendre cette maman qui criait de douleur et ayant subi des souffrances ? Toute cette scène se passe au nez et à la barbe de tout le monde, dans l'indifférence totale. Le couloir, ou plutôt le hall, menant vers le service maternité, est plein de gens qui attendent. Ces gens, qui ne sont pas là pour le plaisir, verront les eaux qui dégouliner sur les jambes de la future maman. Ils observent en silence la déchéance morale que des étourdis leur font subir. Ils subissent, en silence, toute sorte d'humiliation provenant de la femme de ménage jusqu'au médecin. Arrivée à la salle de « torture», Impossible de décrire ces moments difficiles qui se sont déroulés à l'intérieur de la salle de consultation. La sage-femme dont les initiales sont B. M demeurait indifférente devant la dégradation de l'état de santé de la maman et du bébé et faisant fi aux règles déontologiques, elle n'a même tenue compte du compte rendu du médecin accompagnateur qui voulait lui faciliter la tache afin d'éviter d'éventuel complications et qui a suggéré à la sage femme d'admettre la patiente à la salle d'accouchement, car elle est persuadée qu'elle allait accoucher dans les quelques minutes qui vont suivre. Mais devant le niet catégorique de la sage-femme qui lui aurait rétorqué que c'est elle la responsable rien que pour contrarier le médecin. En dépit de l'atrocité interminable des maux de contractions la jeune femme est montée sur la table de consultation. Une chaise bringuebalante fait office d'escabeau, le chariot n'a pas encore été inventé dans ce sanctuaire de la gabegie. C'est en ces instants que la maman a vécu l'enfer. Elle n'a bénéficié d'aucune assistance car le bébé allait sortir seul, il ne restait que la tête à dégager, tout cela au niveau de la salle de consultation. Paniquée la sage femme s'est précipitée finalement à C.C pour lui demander enfin de l'aide en ces moments d'affolement. La sage femme s'est distinguée par un comportement qui n'a rien à voir avec la médecine : laxisme, laisser-aller, inconscience, indulgence …. D'ailleurs les sages femmes sont continuellement pointées du doigt par les patientes et leurs proches. Le laisser-aller est flagrant et atteint des proportions intolérables. Elles font preuve constamment d'irrespect envers les parturientes, proférant à leur encontre des insolences et faisant montre d'un mépris inégalé. Depuis la nuit des temps, La sage femme ou accoucheuse est définit comme étant une personne qui surveille, soigne et conseille la femme pendant la préparation à l'accouchement, la période de grossesse et même jusqu'à une période postnatale éloignée. Elle a un rôle médical et psychologique très important, ses champs d'action sont toutefois limités à la grossesse et à l'accouchement normal. Un médecin doit obligatoirement prendre le relais en cas de grossesse ou d'accouchement pathologique.Docteur C.C accuse, d'irresponsabilité, de manquement au devoir, de mauvais traitement et de non-assistance à personne en danger de tout le personnel du service de maternité qui a fait encourir à sa belle sœur et son bébé un danger réel, en l'occurrence celui des urgences. Telle est malheureusement notre triste réalité qui sombre de plus en plus dans l'irrespect de la valeur et de la dignité humaine, dans le laisser-aller et la déconsidération de l'autre, bref, dans l'inhumain et l'irrationnel, dans l'individualisme et l'égocentrisme.Cette scène résume, l' immoralité et la négligence qui règnent en maître dans nos hôpitaux. Autant de questions méritent d'être posées, mais l'énigme reste encore totale.Les témoignages recueillis sur place dénoncent une situation déplorable et le constat est sans appel. L'attitude du personnel paramédical, les médecins, voire les femmes de ménage, mettent leur grain de sel pour rendre encore plus pénible l'état de cet hôpital. De nombreuses négligences professionnelles sont à l'origine de drames infinis. Combien sont-ils les malades assassinés par la négligence et l'irresponsabilité ? Ce n'était pas un problème de moyens mais un problème d'organisation des soins et de conscience. Cette situation se répercute négativement sur la prise en charge des malades, dont les besoins en matière de soins sont relégués au second plan. Négligence, laisser-aller et indifférence sont le lot quotidien des citoyens. Néanmoins, il n'existe aucune loi, ni de jugement pour apaiser la douleur des parents et des familles.