Les forces des services de sécurité ont fait avorter, avant-hier, un sit-in qui a été organisé par le personnel des laboratoires devant le siège du ministère de l'éducation nationale à Ruisseau. Les manifestants ont été dispersés et environ 120 d'entre eux ont été arrêtés. La coordination nationale du personnel des laboratoires a donné l'alerte sur la marginalisation de cette catégorie de travailleurs et a révélé des chiffres terrifiants de cas de maladies cancéreuses chez cette frange. En raison de l'ignorance de la tutelle de leurs préoccupations, le nombre a atteint 1500 cas, dont 600 sont morts à cause de substances cancérigènes selon des sources concordantes. Ces chiffres ont été dévoilés par la présidente de la coordination nationale pour le personnel des laboratoires, en l'occurrence Bouktov Hayet, devant le siège du ministère de l'Education à Ruisseau, lors d'un rassemblement qui a réuni environ 300 manifestants venus de différentes wilayas du pays. Ce sit-in a été avorté par les forces de sécurité qui ont procédé à l'arrestation de 120 d'entre eux, conduits aux postes de police d'El Harrach et Dar el Beida, avant qu'ils ne soient relâchés selon la même source. La porte parole s'est interrogée sur la façon avec laquelle la tutelle les a accueillis, au moment où elle ignore leurs exigences. La manière non ‘'civilisée'' avec laquelle le ministère de l'éducation a traité le personnel des laboratoires de l'Education le 26 octobre dernier, a été également dénoncée par l'oratrice ainsi que l'utilisation de la police qui leur incombe de protéger les citoyens, « voici qu'elle les utilise pour humilier, et cela montre l'incapacité de trouver l'argument pour répondre à nos demandes légitimes, plutôt que la reconnaissance de nos droits usurpés » a-t-elle déclaré. Par ailleurs, la coordination a averti qu'elle continuera « à violer les lois tant que les laborantins affrontent une mort certaine en raison de leur travail dans les laboratoires » dit- elle. ‘'La majorité des laborantins sont menacés par la maladie du cancer'', a-t-elle affirmé avant d'ajouter qu'il y a 1500 cas de cancer au milieu des laborantins dont 600 sont morts au cours des cinq dernières années, se référant à une laborantine morte, avant-hier, de la maladie du cancer à l'hôpital Mustapha Bacha, de même qu'un autre décès qui a été enregistré la semaine dernière à la wilaya de Chlef » selon la même source. En outre, la coordination a dénoncé le refus du directeur du personnel de la tutelle de recevoir la délégation qui les représente, en s'interrogeant au même moment sur les causes et les raisons de la marginalisation, sachant que la coordination s'est rendue au siège de la tutelle à plusieurs reprises sans être en mesure de rencontrer le premier responsable de l'emploi ajoute la même source. La porte parole a confirmé que « la méthode de traitement de leurs dossiers encourage la protestation et l'instabilité », notant également que les laborantins sont décidés à poursuivre leur protestation et sit-in jusqu'à l'obtention de leurs droits légitimes. La coordination est revenue sur les différentes revendications tout en soulignant l'importance de la classification des primes, avec l'augmentation de la prime de risque de 45 %. De même qu'elle a appelé à nouveau à l'intégration qui a été stipulée dans le décret exécutif n° 12-240 modifiant l'ordonnance n° 08-315, qu'elle considère comme une « insulte » pour le personnel des laboratoires, et comme étant une intégration préfabriquée pour tromper l'opinion publique ». Elle a également confirmé que le personnel des laboratoires est privé de toutes les primes et indemnités comme stipulé par le décret exécutif qui régit le système compensatoire des employés affiliés aux corps communs de l'éducation nationale. La coordination a également révélé qu'elle est en train de préparer un dossier juridique en vue d'intenter un procès contre le ministère de l'Education nationale concernant la classification, ainsi que la question des indemnités de risque précise la même source.