À deux mois de l'élection présidentielle, l'Algérie vit déjà au rythme de la campagne électorale, qui ne dit pas encore son nom. Et attend de savoir si Bouteflika se porterait candidat ou pas à un quatrième mandat, tandis qu'Ali Benflis profite du silence du président sortant pour faire le plein de soutiens. En effet, on apprend que près de 250 anciens députés ont affiché leur soutien au candidat Ali Benflis. Alors que la guerre des nerfs bat son plein entre les partisans de Saadani et ses détracteurs, les lieutenants d'Ali Benflis sillonnent les villes d'Algérie pour rassembler le maximum de soutiens à leur candidat et en priorité les cadres FLN (députés et ex-députés) pour affaiblir le camp de Saadani à la veille de la présidentielle. Résultat : le candidat à l'élection présidentielle du 17 avril 2014, Ali Benflis, a réuni ce jeudi environ 250 anciens parlementaires dans son Quartier Général de campagne à Alger. Faisant figure de favori de la prochaine élection présidentielle si le président Bouteflika venait à ne pas se présenter pour un quatrième mandat, Ali Benflis peut désormais compter sur un nouveau soutien politique. Jeudi 13 février, 250 anciens députés et sénateurs de différentes législatures, indépendants ou issus de partis tels que le Front de Libération Nationale (FLN) ou bien le Rassemblement national démocratique (RND), se sont engagés derrière la candidature de l'ex-Chef du gouvernement (2000-2003) et candidat malheureux à la présidentielle de 2004. Devant ses convives et nouveaux supporters, invités dans son quartier général (QG) de campagne à Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger, Ali Benflis, 69 ans, a prononcé un discours en faveur du renforcement du rôle du Parlement. Le natif de Batna, dans les Aurès, s'est notamment engagé sur trois points. Il a d'abord promis d'instaurer, une fois par semaine, une séance de questions au gouvernement, avec réponses obligatoires des ministres et retransmission en direct à la télévision. Benflis a ensuite fait part de sa volonté de donner plus de pouvoir aux commissions d'enquête parlementaires. Enfin, il s'est déclaré favorable à un plus grand contrôle du Parlement sur le budget national. Selon son chargé de communication, Lotfi Boumeghar, Ali Benflis n'aura par ailleurs aucun mal à valider son dossier de candidature qui doit être déposé auprès du Conseil Constitutionnel au plus tard, mardi 4 mars à minuit, date limite du dépôt des candidatures. "Nous avons recueillis 1900 signatures d'élus locaux et avons largement dépassé les 60 000 signatures de citoyens". Pour rappel, la loi électorale exige des candidats à la présidentielle qu'ils récoltent au moins 60 000 signatures d'électeurs ou 600 signatures d'élus municipaux, régionaux ou nationaux, toutes réparties dans au moins 25 wilayas.