La violence à l'égard des parents s'avère une autre forme de violence familiale aussi souvent présente, mais qui demeure toujours un sujet tabou, des centaines de pères, mères et grands-parents subissent des actes de violence (des menaces, des coups, des coups de pied, des coups de poing,…) de la part de leurs enfants. Ces comportements ne font partie ni de notre religion, ni de nos traditions qui sont fondées généralement sur le respect absolu des parents. Il peut s'agir de violence physique ou psychologique, les parents maltraités subissent continuellement de fortes pressions de la part de leurs enfants, certains enfants agressent leurs parents dès leur jeune âge, mais le phénomène semble plus courant chez les adolescents et les adultes. Ils ne respectent aucune limite sociale ou culturelle Les mères chefs de famille (veuve ou divorcée) sont souvent plus gravement violentées que les pères, tel est le cas de Dalila une femme âgée de 57 ans veuve et mère de quatre enfants : « Je me sens punie. C'est comme si toutes les erreurs que j'ai commises au cours de ma vie de mère revenaient me hanter. Je ne sais plus comment agir avec mon fils. Il est chômeur depuis 5 ans, il ne se casse pas la tête à chercher un travail. S'il veut quelque chose que je ne suis pas en mesure de payer, il deviendrait violent, en me menaçant de coups, je subis toute sorte d'insultes,… quand il est dans cet état, impossible de le raisonner. Des fois j'empreinte de l'argent pour lui donner, mais ce n'est jamais assez, il en veut toujours plus. Jusqu'au jour où j'ai dis non, il m'avait plaqué contre le mur et m'a mis un couteau sous la gorge ensuite il m'a balancé un coup sur la figure. Il m'a tellement roué de coups j'ai failli mourir, deux cotes cassées, des bleus sur tout mon corps,… j'ai été hospitalisée pendant 20 jours. Je me sens en danger quand il est à la maison mais je n'ose pas déposer plainte car il est mon fils ». Les victimes souffrent dans un silence quasi-total et déposent rarement des plaintes. Les pères se sentent humiliés et croient que c'est de leur faute. Ils pensent qu'ils ont échoués à les bien éduquer. Quant aux mères, elles craignent toujours de ne pas répondre aux exigences de la société et d'être traitées de mauvaises mères. De nombreux parents se sentent déprimés et honteux de ne pas avoir su éduquer leurs enfants. Ils remettent en question leurs capacités d'être parents, se torturent en pensant à leurs erreurs et commencent à se sentir comme des ratés.