Choc n Sans papiers, sans identité, ces enfants craignent d'être rejetés par les familles d'accueil une fois, les parents adoptifs décédés. Très perturbée, Ouahiba née sous x en 1967 et adoptée à l'âge de trois ans par une famille à Belcourt, nous raconte les faits saillants de son histoire émouvante qui, sans doute, fera vibrer les cœurs de ceux ont à charge ces enfants abandonnés par leurs propres parents et rejetés par la société. D'une voix triste, Ouahiba, 44 ans, revient sur les faits les plus importants qui ont vraiment marqué et bouleversé sa vie. «J'ai trop souffert, je ne me souviens ni de mon enfance ni de ma jeunesse. Je ne pourrai jamais et jusqu'à maintenant accepter mon sort et surtout être victime d'une trahison venue de ma mère adoptive», nous dit-elle. Et de préciser : «J'ai été trahie par ma mère que Dieu lui pardonne. Elle a acheté un formulaire d'un extrait de naissance vierge chez un employé de mairie pour le remplir ensuite à mon nom. Ce n'est que deux jours avant l'examen du BEM que j'ai appris par l'enseignante de français et tout mon entourage que c'était un faux papier et que j'ai été placée par la DAS et élevée dans cette famille nourricière. A cette époque, je ne comprenais pas grand-chose, surtout que j'avais à peine 14 ans. Mais le fait de découvrir la vérité m'a beaucoup choquée. Du coup, j'ai abandonné mes études alors que j'étais une brillante élève. 4 ans après, ma mère meurt et ce n'est que ce jour-là que sa sœur, à savoir ma ‘'tante'', qui, le jour de l'enterrement, pleurant ma mère, disait : «Si au moins tu avais laissé un enfant !» Là, j'ai été choquée. Et encore plus lorsque j'ai découvert que je n'étais pas inscrite sur le livret de famille que mon père m'a remis personnellement après la mort de son épouse. A 27 ans, j'ai été mise à la porte par la femme de mon frère adoptif. Aujourd'hui, c'est vrai que je suis tranquille au sein de ma 2e famille d'accueil mais j'ai peur de subir le même sort. J'insiste sur ce point précis : Ce n'est qu'à 29 ans que j'ai réussi à sortir mon premier extrait de naissance ! Je ne pardonnerai jamais à ma mère biologique, sauf si elle a été victime d'un viol ou d'une agression sexuelle.» De son côté, Khadidja née sous x, 45 ans, mère de trois enfants, habitant un chalet à Réghaïa, n'a pu cacher sa mélancolie en nous dévoilant amèrement quelques faits choquants de l'histoire de sa vie. «J'ai été privée de tendresse toute mon enfance. Ma mère adoptive me frappait tout le temps. Elle me brûlait avec le fer à repasser. A l'âge de 8 ans, j'ai appris la vérité par le biais de voisins et proches qui ne cessaient de m'insulter en m'appelant ‘'fille du péché''. A cette époque, j'ai été abandonnée par ma famille. Et c'est alors que mon père m'a emmenée chez sa belle-fille à Belcourt où j'ai vécu le calvaire.» Khadidja a quitté l'école précocement. A 12 ans, elle a été récupérée par la DAS pour être transférée dans un centre d'assistance à Oran où elle n'a séjourné qu'un mois pour revenir à Alger. «Une enquête a été ouverte par la DAS sur mon abandon par cette famille adoptive.» «Sans papiers, ni abri..., je n'ai plus d'espoir», nous révèle Mohamed, la quarantaine. Reprenant difficilement son souffle, il nous confie : «Après la mort de mes parents adoptifs qui sont partis avec leur secret quant à ma situation, je vis sans repères. Je ne suis qu'un malheureux vagabond !».