C'était en 2009, soit voilà bientôt 10 ans. Quelques heures seulement avaient suffi alors pour mettre à terre tout ce qui était encore debout de l'unique station thermale de la wilaya de Mostaganem, celle de Sidi El Mokhfi. Face aux ruines, la région avait reçu des promesses de reconstruction en mieux de la station. Où en sont aujourd'hui ces promesses ? Une lueur d'espoir semble pointer à l'horizon…. Tout d'abord, un bref historique. Au lendemain de l'indépendance, le lieu n'était qu'un petit établissement thermal. C'est grâce à la commune qui l'avait pris en main, dans les années 70, que celui-ci fut développé et devenu une véritable station thermale. C'était pratiquement à l'époque de la mise en exploitation de Hammam Rabbi à Saïda et de Hammam Bou-Hadjar à Ain Temouchent La station comprenait 16 bungalows, deux bains (l'un pour les hommes et l'autre pour les femmes), une cafétéria et un parking. Mais au fil du temps, et en changeant fréquemment de main, celle-ci a sombré dans le délabrement suite à une prise en charge insuffisante et faute d'entretien. Son exploitation a été ensuite abandonnée. Ses bungalows ont même été squattés par des mal logés. Devenue irrécupérable, il ne lui restait qu'une seule issue : la démolition et la reconstruction. En 2009, c'était l'année du coup de grâce pour tout ce qui en restait encore debout. Tout a été rasé, les squatteurs des bungalows ont été relogés, et la commune de récupérer un terrain nu avec, dans l'air, une vague promesse de reconstruction… Maintenant, pour la reconstruction de la station thermale, c'est encore toute une histoire. Au départ, c'était l'agence foncière de Mostaganem qui allait prendre en charge la reconstruction de la station et son exploitation. Mais au bout de quelque temps et de beaucoup de suspens, la dite agence a jeté l'éponge pour des raisons jamais élucidées. Juste après, un investisseur privé local est entré en jeu. Selon nos sources au niveau de la Direction du Tourisme, le projet de cet investisseur a été validé par le ministère en 2015. Dans la même année, l'ex-wali, en visite de travail dans la région, n'était pas très enchanté par les installations retenues dans le cadre de ce projet : « Je ne veux plus entendre parler de bungalows, je veux un complexe hôtelier digne de ce nom, c'est-à-dire un hôtel et ses dépendances », avait-il lancé alors à l'investisseur. Même la superficie retenue (17.000 mètres carrés) n'était pas à son goût. C'était « trop ». Il n'aurait été d'accord que pour une superficie de 7000 mètres carrés. Depuis cet instant, faute de permis de construire, le projet de la station thermale a quitté les feux des projecteurs et a sombré dans les oubliettes. Aux dernières nouvelles, il semblerait que le même investisseur a depuis terminé la revue de sa copie initiale et l'actuel wali est intéressé par le projet et est déterminé à le concrétiser sur le terrain. Au niveau de la DUC, l'on fait savoir que la validation du dossier attend juste la levée de quelques réserves. Une autre source est plus explicite à ce propos : il s'agirait de la « mise en conformité du plan de masse avec le plan cadastral » et de « retouches minimes sur le plan architectural ». La délivrance du permis de construire serait selon toute vraisemblance une question de jours, ou de quelques semaines tout au plus. L'investisseur, visiblement confiant et soulagé, nous a donné, par téléphone, la fiche technique de son projet étalé sur une assiette de 17.000 mètres carrés, pour un délai de réalisation de 4 ans: un hôtel de 36 chambres, avec 9 suites, une cafétéria, 2 restaurants, une supérette, 32 bungalows, 2 piscines, 2 hammams (l'un pour hommes, l'autre pour femmes), 1 centre de rééducation, un terrain de sport et un parking. Dans sa phase de démarrage, la station thermale créera 62 postes d'emploi, selon notre interlocuteur.