Le Premier ministre avait mis en avant une défaillance en matière de communication. Ahmed Ouyahia avait, à cet effet, appelé les walis à riposter aux campagnes qui enflamment les réseaux sociaux et face auxquelles les autorités politiques font preuve d'une indolence qui tend à accréditer les informations – souvent fausses – relayées sur Internet et parfois même dans certains médias. Le Premier ministre avait voulu, ainsi, libérer les responsables locaux de la chape de plomb qui pèse sur eux en raison de l'hypercentralisation de la décision. De nombreuses autres erreurs de communication ont été commises ces derniers mois, des annonces officielles ayant été annulées et remplacées par des communiqués invalidant des décisions prises auparavant. Un cafouillage qui n'a pas manqué de nourrir des doutes chez l'opinion publique sur la gestion des affaires de l'Etat. La communication, talon d'Achille de nos institutions, se verra-t-elle accorder la place importante qui lui revient ? Le Premier ministre semble convaincu de cette nécessité. Il reste à joindre le geste à la parole. Ahmed Ouyahia avait admis lors de sa conférence de presse animée le 2 février dernier, que le gouvernement «ne sait pas communiquer». Le secrétaire général du RND répondait à une question qui s'adressait beaucoup plus au Premier ministre au sujet de la «domination de la tendance kabyle au sein de l'Académie de la langue amazighe». Ahmed Ouyahia avait alors corrigé l'erreur en faisant savoir que sur les quarante membres de cette instance – tous des docteurs à l'exception de quatre –, huit représentaient les Aurès. Une région «majoritaire donc», avait argumenté le chef de l'Exécutif. Donc, la première urgence pour le gouvernement a trait à la nécessité d'adapter la communication institutionnelle à l'ère du numérique et des réseaux sociaux. Pour le gouvernement, utiliser ce mode de communication direct est vital. Ouyahia a ainsi souligné le côté subversif des réseaux sociaux, dont certains sont accusés de «porter atteinte à la sécurité publique».