L'Organisation du traité atlantique nord (OTAN) a organisé le 5 et 6 mars dernier en collaboration avec l'ambassade d'Algérie à Bruxelles une visite publique au profit de journalistes issus de différents organes de presse algériens et à laquelle le Quotidien Réflexion a pris part. Profitant de l'occasion, le journaliste de Réflexion a sondé la politique de l'OTAN vis-à-vis de l'Algérie. Au grand bonheur de l'Algérie, la diplomatie algérienne est saluée : Explications La visite du siège de l'Otan à Bruxelles en Belgique a été l'occasion pour les journalistes algériens de découvrir l'aspect politique de cette organisation autrefois exclusivement militaire. En effet, l'Organisation du traité atlantique nord est depuis la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'URSS une organisation à caractère militaro-politique qui ne fait pas seulement que de l'interventionnisme militaire. L'Algérie, partenaire incontournable dans la méditerranée Lors de la session sur les relations avec les partenaires du Dialogue méditerranéen et de l'initiative de coopération d'Istanbul dont l'Algérie est un pays partenaire, le chef de la section Moyen-Orient et Afrique du nord, Division Affaires politiques et politique de sécurité s'est attelé longuement à expliquer aux journalistes le caractère légal des différentes opérations de l'Otan qui agit en conformité avec le droit international donnant exemple de la Libye où l'Otan est intervenu en 2011 pour appliquer une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu de créer une zone d'exclusion aérienne (no-fly zone) pour protéger les civils de Benghazi des attaques aériennes du Régime de Kadhafi. Cependant, regrette notre interlocuteur, l'intervention de l'Otan n'a pas été accompagnée d'un processus politique comme en Bosnie, reprochant à la Ligue Arabe son manque de jugement. Concernant l'Algérie, il nous a été possible de constater que notre pays coopère avec l'Otan dans le cadre du programme de la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) qui traite plusieurs priorités dont l'anti-terrorisme, la sécurité énergétique, la cyber-défense, la lutte contre les agents chimiques-biologiques-radiologiques-nucléaires (CBRN), la sécurité environnementale, la sécurité en relation avec la technologie avancée, la sécurité des ports et frontières ainsi que les aspects humains et sociaux de la sécurité. Dans le cadre du SPS, l'Algérie adhère actuellement à deux activités. En effet, suite à la visite politique d'une délégation de l'Otan à Alger en mars 2016, l'Algérie a proposé plusieurs projets de coopération dont un projet de mise en œuvre d'un système d'imagerie et de détection terahertzienne. Ce dernier fut lancé en octobre 2017 et permet de développer un système capable de détecter les dangereux matériels et de sécuriser les places sensibles des menaces terroristes. Ce projet renforcera la coopération scientifique avec l'Algérie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il est dirigé par des experts algériens, français et suédois. Des cours de formation avancée auront, à cet effet, lieu en 2019 et seront dirigés par l'Algérie et le centre d'excellence de lutte contre le terrorisme à Ankara, en Turquie. Le civisme des Algériens salué Abordant les sujets d'actualité, l'intervenant dit avoir été impressionné par le civisme des Algériens lors des dernières marches en Algérie où des marcheurs ont tenu à nettoyer les rues après la fin des marches donnant une l'image d'un peuple civilisé qui adopte le pacifisme comme culture. L'intervenant n'a pas manqué de comparer ce qui se passe en Algérie avec le mouvement des gilets jaunes en France et en Belgique où des biens publics et privés ont été pris pour cible par les casseurs. Une ‘'concession'' serait envisageable en Afghanistan Les journalistes algériens ont eu aussi à assister à la session sur les missions en Irak et en Afghanistan avec des membres de la section opérations et missions (Irak et Afghanistan), division des opérations. En Irak, une Mission de formation de l'OTAN en Irak (NTM-I) a été créée en 2004 à la demande du gouvernement intérimaire irakien, en vertu des dispositions de la résolution 1546 du Conseil de sécurité des Nations Unies. L'objectif de la NTM-I était de contribuer au développement de la formation des forces de sécurité irakiennes ; structures et institutions permettant à l'Irak de se doter d'une capacité efficace et durable répondant aux besoins de la nation. NTM-I n'était pas une mission de combat mais une mission distincte, placée sous le contrôle politique du Conseil de l'Atlantique Nord de l'OTAN. L'accent opérationnel était mis sur la formation et le mentorat. Les activités de la mission ont été coordonnées avec les autorités irakiennes et le Commandant général adjoint chargé de la formation (DCG, A & T) dirigé par les Etats-Unis, également sous le double commandement de la NTM-I. En Afghanistan, les pourparlers de paix à Doha entre les Etats-Unis et les talibans "progressent pas à pas". Comme la question à l'étude est extrêmement cruciale et délicate, sa progression se fait avec autant de soin et de vigilance, a-t-on appris de l'un des deux intervenants. Washington œuvre actuellement en faveur d'un cessez-le-feu et pour l'ouverture d'un dialogue entre les talibans et le gouvernement de Kaboul, des demandes rejetées à maintes reprises par ces derniers. Sur la question de l'exigence talibane de présenter un calendrier de retrait des forces étrangères de l'Afghanistan afin d'entamer les négociations avec le gouvernement de Kaboul, le même interlocuteur dira que cette ‘'concession'' serait envisageable par les Etats-Unis. Menaces hybrides, le nouveau défi de l'OTAN Lors de la deuxième journée, les journalistes algériens ont eu droit à un exposé sur les menaces hybrides avec le chef de la section menaces hybrides et sécurité énergétique, Division des défis sécuritaires émergents. Le recours à des méthodes de guerre hybride pour déstabiliser un adversaire – propagande, techniques de leurrage, actes de sabotage et autres moyens non militaires – n'a rien de nouveau. Ce qui est nouveau dans les attaques perpétrées ces dernières années, c'est la rapidité d'exécution, l'ampleur et l'intensité de celles-ci, autant de caractéristiques favorisées par l'évolution technologique rapide dans un monde interconnecté. L'OTAN a élaboré une stratégie concernant son rôle dans la lutte contre les pratiques de guerre hybride et se tient prête à assurer la défense de l'Alliance et de chacun des Alliés face à toute menace, qu'elle soit conventionnelle ou hybride. Selon l'intervenant, les menaces hybrides renvoient à des activités menées ouvertement ou non et mêlant des moyens militaires et non militaires : désinformation, cyber-attaques, pression économique, déploiement de groupes armés irréguliers ou emploi de forces régulières. Le but est de rendre plus ardue la distinction entre guerre et paix et de semer le doute dans l'esprit de ceux qui sont pris pour cible. La rapidité d'exécution, l'ampleur et l'intensité des attaques hybrides se sont accrues ces dernières années. L'une des grandes priorités de l'OTAN est d'être préparée à prévenir de telles attaques, à les combattre et à y répondre, qu'elles soient le fait d'acteurs étatiques ou non étatiques.