Personne ne croyait que Chakib Khelil, ministre de l'Energie au moment des faits, était étranger aux pratiques reprochées aux cadres de Sonatrach mis en cause. Son cousin Reda Hemche était le véritable décideur et le PDG Mohamed Meziane n'était là que pour la signature. Nouvelles révélations de WikiLeaks sur l'Algérie. Elles ont été publiées, jeudi 16 décembre dans la soirée, par le quotidien espagnol El Pais. Trois thèmes majeurs figurent dans les câbles de l'ambassade américaine à Alger : les dessous de la lutte contre la corruption, les tensions au sommet de l'Etat et les inquiétudes exprimées par l'ancien ambassadeur de France à Alger, Bernard Bajolet, aujourd'hui coordinateur des services de renseignements français à l'Elysée. Le câble le plus récent date du 8 février 2010. Il est consacré au scandale de corruption qui a secoué Sonatrach. Selon une source anonyme –son nom a été effacé sur le câble– rencontrée par l'ambassadeur américain à Alger, 1600 contrats passés par la société nationale des hydrocarbures seraient concernés par l'enquête du DRS. La même source a affirmé que personne ne croyait que Chakib Khelil, ministre de l'Energie au moment des faits, était étranger aux pratiques reprochées aux cadres de Sonatrach mis en cause. Son cousin Reda Hemche était le véritable décideur et le PDG Mohamed Meziane n'était là que pour la signature. L'autre câble publié par El Pais date du 25 janvier 2008, soit 15 mois avant l'élection présidentielle algérienne d'avril 2009. Lors d'une rencontre avec son homologue américain, Bernard Bajolet, alors ambassadeur de France à Alger, avait expliqué que le gouvernement français et lui-même craignaient que l'Algérie ne se dirige vers davantage d'instabilité. Il a expliqué qu'il ne voyait aucune alternative à un troisième mandat du président Bouteflika. M. Bajolet a expliqué que, pour la France, la priorité en Algérie demeure la stabilité économique et la croissance. Bernard Bajolet, qui a brossé un tableau sombre de la situation en Algérie, a dit comprendre que les militaires aient donné leur accord pour la révision de la Constitution. Selon lui, l'état de santé du président Bouteflika s'est amélioré et il pourrait vivre encore plusieurs années.