Au lendemain de l'annonce des 15 listes électorales en compétition dans la wilaya de Sétif pour les prochaines législatives du 17 mai les surprises engendrées par la désignation des candidats dans la majorité des partis politiques n'ont fait que générer le mécontentement et l'hostilité au sein des militants de base. C'est ainsi que tant au niveau du FLN, du RND, du PT que du MSP, la grogne de la base a traduit les « manœuvres » orchestrées à partir des bureaux centraux où l'on retient que l'organisation locale n'a guère été consultée pour l'élaboration des listes des candidats. Pour le cas du FLN, l'on notera la frustration des militants des kasmas où le problème de représentativité de ses membres a été soulevé non sans acharnement, traduisant ainsi l'obstination du bureau central à user d'une discipline implacable pour imposer le choix de « l'arbitraire ». Un fait d'ailleurs que ne manquent pas de soulever les militants du RND, du MSP et du PT. Cependant, ceci pourrait engendrer, selon certains témoignages, pour le cas du FLN, des conséquences néfastes pour l'avenir du parti lancé dans ces élections. L'on signale ainsi que le tête de liste, Salah Goudjil, l'ancien mouhafedh et ministre des Transports, n'est pas originaire de Sétif, tout comme d'ailleurs, le second de la liste, Tacheraft. Un scénario qui risque de compromettre les chances du FLN pour les prochaines législatives. L'on apprend qu'une partie des militants du vieux parti ferait campagne pour Bouzidi, le second du RND, originaire de Sétif, tout comme pour le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, à El Eulma, la 2ème commune de la wilaya de Sétif du point de vue de la masse votante. Outre cela, parmi les frondeurs, figurent les sympathisants de Islah, le 2ème parti de l'APC de Sétif, une commune où le potentiel des votants s'élève à 75 000 voix. Ceux-ci conduits par l'ancien président d'APC, Aïssa Fellahi, tout en exprimant leur mécontentement, alimenteraient le taux de réussite de la liste conduite par les dissidents de Djaballah. Le MSP, qui a opté pour Laouer Naamane en tête de liste, un compagnon de Soltani, et son second, l'ancien ministre Semmari, enregistre un mécontentement apparent au sein de sa base militante qui reproche la main- mise du second sur le parti à Sétif. Du reste, ce fond d'exaspération de la base militante intervenu au lendemain de l'annonce des listes des candidats aux législatives, laisse transparaître d'abord une image du fléchissement du parti le mieux implanté dans la région, le FLN, selon les témoignages de ses militants. Enfin, si les indépendants, de par leur absence du scrutin du17 mai prochain marquent un fait historique à Sétif, ceci signifie que ce geste politique de la population traduit la sanction sévère du représentant du peuple au Parlement national. A. B. La Tribune