George Bush entreprend mercredi prochain, un voyage historique au Proche-Orient sur fond de doute sur les intentions et les capacités de l'administration américaine à résoudre le conflit israélo-palestinien à une année de la fin de son mandat présidentiel. Malgré un scepticisme très répandu, il s'est dit « optimiste » quant à la faculté des belligérants à surmonter 60 ans de conflit avant qu'il ne quitte la Maison-Blanche en janvier 2009. Il s'agit de poursuivre sur la lancée de la conférence d'Annapolis, au cours de laquelle Israéliens et Palestiniens se sont engagés, fin novembre dernier, à relancer un processus enlisé et rechercher, avant fin 2008, un accord menant à la création d'un Etat palestinien coexistant avec Israël. Bush se rend en Israël et dans les Territoires pour la première fois depuis le début de sa présidence en 2001. Pendant cette visite de trois jours en Israël et dans les Territoires palestiniens, le Président américain accusé de s'être désintéressé du problème ou d'avoir aveuglément servi les intérêts d'Israël, entend fournir la preuve de son implication, en particulier aux pays arabes sans lesquels la paix paraît difficilement envisageable. Bush, qui se rendra ensuite au Koweït, à Bahreïn, aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite et en Egypte, entend s'assurer qu'eux aussi soutiendront ses efforts. Les chances d'un accord dans les prochains mois sont minces, conviennent les experts. Il y a les différends essentiels, comme les frontières d'un Etat palestinien. Il y a le contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, qui refuse de reconnaître le droit à l'existence d'Israël. Les doutes quant à l'issue des négociations israélo-palestiniennes, sont d'autant plus nourris que les trois principaux dirigeants impliqués dans la recherche d'un statut final, que sont les Présidents Bush et Abbas et le Premier ministre israélien Olmert, sont considérablement affaiblis dans leur pays pour être en mesure de rechercher la paix, estiment-ils. Bush ne devrait pas, par ailleurs, mettre les mains dans le moteur de la négociation, selon les experts. Il n'a pas prévu de réunir Abbas et Olmert, mais les rencontrera séparément. Il pourrait cependant soulever la question de la colonisation et des points de contrôle israéliens. Avant son départ, il a souligné la nécessité d'un démantèlement des colonies sauvages en Cisjordanie. Enfin, si la conférence d'Annapolis a inauguré une nouvelle ère de recherche de la paix, de la stabilité et de la sécurité au Moyen-Orient, il reste aux Etats Unis, qui demeurent un acteur d'importance incontestable dans la région, de ne pas se contenter d'être un facilitateur mais un agent dynamique du changement, qui passe par le droit du peuple palestinien à recouvrer son indépendance.