La séculaire Sitifis, capitale des Hauts-Plateaux, a l'insigne honneur d'abriter la 8e édition du Festival du film amazigh, du 9 au 13 janvier, institutionnalisé depuis le 25 décembre 2005 (l'édition 2007 s'est déroulée à Tlemcen). Placé sous le haut patronage du président de la République, le rendez-vous de Sétif est la plus importante manifestation culturelle nationale du début de l'année. Hors compétition, le film Ayrouwen, (Il était une fois, un film en langue targuie) de Brahim Tsaki , raconte une histoire d'amour entre Amayas (un targui) et une jeune européenne, donnera le coup d'envoi du festival parrainé par le chanteur Takfarinas, qui va, sans nul doute, se produire à Sétif qui retient son souffle. Les cinéphiles heureux des hautes plaines et des régions limitrophes auront le plaisir d'assister à plus de 22 projections, des œuvres d'Algériens et de Marocains qui se sont déplacés en force. Forts d'une longue expérience en la matière, les Marocains présenteront pas moins de neuf films essayant de convaincre un jury constitué d'un aréopage de personnalités aussi célèbres que Hadjadj-Belkacem (président), Jean-Jacques Bernard, Denise Brahimi, Ould Braham Ouahmi, Djillali Beskri, Aidouni Hamid (Maroc), Elimam Abdeldjallil et Jean Luc Bideau. Notons que les films, en compétition pour l'Olivier d'or, ont été réalisés dans leur globalité en 2007. La qualité du jury, rehaussé par la présence de professionnels confirmés, donnera à cette édition un autre cachet. D'autant que la cuvée 2008 est considérée par les organisateurs, comme un tournant historique de la manifestation à la quête de standards internationaux. Contrairement aux éditions précédentes, la rencontre de Sétif inaugure une nouvelle ère qui se distinguera désormais par une compétition scindée en trois catégories. La 1re mettra en compétition des professionnels connus avec des réalisations cinématographiques de haute facture, en amazigh bien sûr la 2e reposera sur le substrat culturel et civilisationnel au lieu du critère linguistique. La dernière est réservée aux jeunes auteurs appelés à reprendre le flambeau. Il convient de souligner que ce festival sera marqué par de nombreuses tables rondes qui seront animées par des personnalités telles que Bouksim Rachid (Maroc), Louisa Ighil Ahriz, Gilles Manceron, Hadid Aidouni, Patrick Grawley , Denise Brahimi, Belkacem Hadjadj et bien d'autres invités de marque. L'événement ,soutenu par différents opérateurs et des titres de la presse nationale dont El Watan, sera l'occasion pour les cinéphiles algériens d'apprécier de nombreuses œuvres suisses, l'autre partie prenante dans ce festival qui animera cinq jours durant la capitale des Hauts-Plateaux ne disposant pas, faut-il le rappeler, d'une seule salle obscure. Ne faisant pas les choses à moitié, les organisateurs, notamment le commissariat, ont, en partenariat avec le Festival du film oriental de Genève (FIFOG) et des établissements cinématographiques de France, inscrit au programme des ateliers de formation spécialisés touchant aux techniques de tournage, de prise de son et d'enregistrement. Plus de 50 jeunes candidats venus des quatre coins du pays vont en bénéficier. Il faut aussi savoir, que la manifestation ne restera pas figée au niveau de la maison de la culture Houari Boumediene, qui afficheraisans nul doute, complet. Elle ira à la rencontre grâce aux ciné-bus de la population dans les nombreuses localités de la région. Ambitieux, les organisateurs attendent beaucoup de cette rencontre qui promet : « La 8e édition ne sera pas, pour diverses raisons, comme les précédentes. C'est un tournant historique pour le festival qui se rapproche des standards internationaux. » dira Assad Si El Hachemi, commissaire d'un festival qui veut, en outre, sensibiliser le public au cinéma et à l'audiovisuel amazigh dans toute sa diversité.