omme pour une bonne plaidoirie qu'il n'estime convainquante que lorsqu'elle émerge du cœur, maître Cherbal Seif El-Islam, avocat de profession, fait aussi partie de ces hommes, qui savent se surpasser pour exprimer d'autres prédispositions tout aussi importantes et substituer au verbe, l'expression tranchante ou la couleur de son engagement spontané. C'est dans tous les cas ce qui vient de prouver ce poète, plasticien en s'en allant conquérir avec l'art et la manière, les cœurs des enfants de la cité de Aïn-Fouara, à l'issue du vernissage de sa première exposition au niveau de la galerie « Ghedjati », la seule, au niveau de l'est du pays. Tranchant comme à son habitude, Seïf ne cache pas sa passion pour l'art, lui qui revendique à la fois l'art de plaider autant par la parole que par la couleur et les mots, allant harmonieusement sa profession d'avocat et sa vocation pour le poème et la toile. — Cherbal Seif El-Islam, né par un jour de 1961 dans ces contrées de Hammam El-Djoudi, (Guergour), dans la wilaya de Sétif, est en effet un de ces artistes-peintres autodidactes, pour lesquels la valeur n'a pas été comptée au nombre des années. Il s'affirme très vite et parvient à réaliser un beau parcours aux côtés des grands de cet art. Ses merveilleuses toiles qui débutent par son hommage universel à la peinture, plaident pour la souffrance des plasticiens, Beyrouth la déchirure, le carnage de Sabra et Chatila et dans ce monde en ébullition, il peint en liberté d'expression et rend un hommage aux poètes. « Ce qui menace l'art, c'est l'ennui ! pour l'éviter, Seif El-Islam Cherbal est devenu un … artiste ou collage qui superpose avec aisance les émotions et les méditations », ainsi écrivait de lui El Moudjahid un jour de février 1989.