Avec la disparition il y a quelque temps de feu professeur Djilali Larbaoui, son ami de toujours , tous deux précurseurs dans la lutte pneumo-phtisiologique où la tuberculose faisait rage à 'indépendance de l'Algérie , voici que Le professeur Pierre Chaulet ,'une sommité ,un autre ponte de la médecine nationale, résistant et médecin anticolonialiste , qui a pris une part active à la révolution algérienne, est décédé ce vendredi matin à Montpellier, en France, à l'âge de 82 ans, des suites d'une longue maladie. Français , le Pr Chaulet a acquis la nationalité algérienne juste à l'indépendance. Compagnon du défunt professeur Larbaoui avec lequel il faisait une paire incomparable et indissociable, ils s'étaient tous deux investis et mis au service du pays en soignant des millions de malades au moment où la médecine en Algérie se portait bien en dépit des modestes moyens dont ils disposaient. A eux deux, ces patrons avaient formé plusieurs générations de médecins qui excellent partout maintenant, chacun dans son domaine, et font état de compétences mondialement reconnues. Avec Claudine son épouse, qui a été professeur de sociologie à l'université d'Alger, le professeur Pierre Chaulet est le co-auteur d'un excellent ouvrage relatant leurs mémoires, « Le choix de l'Algérie : deux voix, une mémoire », sorti aux éditions Barzakh en 2012. La nouvelle du décès de cet illustre médecin va sans doute bouleverser ses proches , la communauté médicale bien sur , mais des millions d'autres d'algériens aussi qui s'inclineront devant la mémoire de ce grand patriote et de ce scientiste qui ,sans hésitation, avait choisi son camps pour être dans la lutte de la libération nationale et au plus des plus démunis une fois l'indépendance acquise. Homme de principes, en épousant la cause algérienne, le professeur Pierre Chaulet n'a pas renié ses convictions religieuses .Son corps sera rapatrié en Algérie son pays , pour être inhumé mardi prochain au cimetière chrétien d'El Mouradia, sur les hauteurs d'Alger. Que dieu ait son âme. Avec la disparition du Professeur Amrane, du Professeur Larbaoui, avec celle maintenant du Professeur Chaulet, c'est une autre figure emblématique qui les rejoint. C'est tout un pan de l'histoire de la médecine algérienne dans sa lutte contre la tuberculose qui disparait.