CLXXXXIIIe nuit (Suite) ?Je viens comme amie, r?pondit la princesse, et je n?ai aucun sujet de m?contentement contre le roi des Mages. Ses ?tats et les miens sont situ?s d?une mani?re qu?il est difficile que nous puissions avoir aucun d?m?l? ensemble. Je viens seulement demander un esclave nomm? Assad, qui m?a ?t? enlev? par un capitaine de cette ville, qui s?appelle Behram, le plus insolent de tous les hommes; et j?esp?re que votre roi me fera justice, quand il saura que je suis Margiane. -Puissante reine, reprit le prince Amgiad, je suis le fr?re de cet esclave que vous cherchez avec tant de peine. Je l?avais perdu et je l?ai retrouv?. Venez: je vous le livrerai moi-m?me et j?aurai l?honneur de vous entretenir de tout le reste. Le roi mon ma?tre sera ravi de vous voir.? Pendant que l?arm?e de la reine Margiane campa au m?me endroit par son ordre, le prince Amgiad l?accompagna jusque dans la ville et jusqu?au palais, o? il la pr?senta au roi, et, apr?s que le roi l?eut re?ue comme elle le m?ritait, le prince Assad, qui ?tait pr?sent et qui l?avait reconnue d?s qu?elle avait paru, lui fit son compliment. Elle lui t?moignait la joie qu?elle avait de le revoir, lorsqu?on vint apprendre au roi qu?une arm?e plus formidable que la premi?re paraissait d?un autre c?t? de la ville. Le roi des Mages, ?pouvant? plus que la premi?re fois de l?arriv?e d?une seconde arm?e plus nombreuse que la premi?re, comme il en jugeait lui-m?me par les nuages de poussi?re qu?elle excitait ? son approche et qui couvraient d?j? le ciel ?Amgiad, s??cria-t-il, o? en sommes-nous ? Voil? une nouvelle arm?e qui va nous accabler.? Amgiad comprit l?intention du roi: il monta ? cheval et courut ? toute bride au devant de cette nouvelle arm?e. Il demanda aux premiers qu?il rencontra ? parler ? celui qui la commandait, et on le conduisit devant un roi, qu?il reconnut ? la couronne qu?il portait sur la t?te. De si loin qu?il l?aper?ut, il mit pied ? terre, et, lorsqu?il fut pr?s de lui, apr?s qu?il se fut jet? la face en terre, il lui demanda ce qu?il souhaitait du roi son ma?tre. Je m?appelle Ga?our, reprit le roi, et je suis roi de la Chine. Le d?sir d?apprendre des nouvelles d?une fille nomm?e Badoure, que j?ai mari?e, depuis plusieurs ann?es, au prince Camaralzaman, fils du roi Schahzaman, roi des ?les des Enfants de Khaledan, m?a oblig? de sortir de mes ?tats. J?avais permis ? ce prince d?aller voir le roi son p?re, ? la charge de venir me revoir d?ann?e en ann?e, avec ma fille. Depuis tant de temps cependant, je n?en ai pas entendu parler. Votre roi obligerait un p?re afflig?, de lui apprendre ce qu?il en peut savoir. Le prince Amgiad, qui reconnut le roi son grand-p?re ? ce discours, lui baisa la main avec tendresse, et, en lui r?pondant: ?Sire, dit-il, Votre Majest? me pardonnera cette libert?, quand elle saura que je la prends pour lui rendre mes respects, comme ? mon grand-p?re. Je suis fils de Camaralzaman, aujourd?hui roi de l??le d??b?ne, et de la reine Badoure, dont elle est en peine; et je ne doute pas qu?ils ne soient en parfaite sant? dans leur royaume?.