CLXXXXIIIe nuit (Suite) Le roi de Chine, ravi de voir son petit-fils, l?embrassa aussit?t tr?s tendrement. Cette rencontre, si heureuse et si peu attendue, leur tira des larmes de part et d?autre. Sur la demande qu?il fit au prince Amgiad du sujet qui l?avait amen? dans ce pays ?tranger, le prince lui raconta toute son histoire et celle du prince Assad son fr?re. Quand il eut achev?: ?Mon fils, reprit le roi de la Chine, il n?est pas juste que des princes innocents comme vous soient maltrait?s plus longtemps. Consolez-vous. Je vous ram?nerai, vous et votre fr?re, et je ferai votre paix. Retournez et faites part de mon arriv?e ? votre fr?re.? Pendant que le roi de la Chine campa ? l?endroit o? le prince Amgiad l?avait trouv?, le prince Amgiad retourna rendre r?ponse au roi des Mages, qui l?attendait avec grande impatience. Le roi fut extr?mement surpris d?apprendre qu?un roi aussi puissant que celui de la Chine e?t entrepris un voyage si long et si p?nible, excit? par le d?sir de voir sa fille, et qu?il f?t si pr?s de sa capitale. Il donna aussit?t les ordres pour bien le r?galer et se mit en ?tat d?aller le recevoir. Dans cet intervalle, on vit para?tre une grande poussi?re d?un autre c?t? de la ville, et l?on apprit bient?t que c??tait une troisi?me arm?e qui arrivait. Cela obligea le roi de demeurer et de prier le prince Amgiad d?aller voir encore ce qu?elle demandait. Amgiad partit et le prince Assad l?accompagna cette fois. Ils trouv?rent que c??tait l?arm?e de Camaralzaman, leur p?re, qui venait les chercher. Il avait donn? des marques d?une si grande douleur de les avoir perdus, que l??mir Giondar, ? la fin, lui avait d?clar? de quelle mani?re il leur avait conserv? la vie ce qui l?avait fait r?soudre de les aller chercher en quelque pays qu?ils fussent. Ce p?re afflig? embrassa les deux princes avec des ruisseaux de larmes de joie, qui termin?rent agr?ablement les larmes d?affliction qu?il versait depuis si longtemps. Les princes ne lui eurent pas plus t?t appris que le roi de la Chine, son beau-p?re, venait d?arriver aussi le m?me jour, qu?il se d?tacha avec eux et avec peu de suite et alla le voir en son camp. Ils n?avaient pas fait beaucoup de chemin, qu?ils aper?urent une quatri?me arm?e, qui s?avan?ait en bel ordre et paraissait venir du c?t? de la Perse. Camaralzaman dit aux princes, ses fils, d?aller voir quelle arm?e c??tait, et qu?il les attendrait. Ils partirent aussit?t, et, ? leur arriv?e, ils furent pr?sent?s au roi ? qui l?arm?e appartenait. Apr?s l?avoir salu? profond?ment, ils lui demand?rent ? quel dessein il s??tait approch? si pr?s de la capitale du roi des Mages. Le grand vizir, qui ?tait pr?sent, prit la parole: ?Le roi ? qui vous venez de parler, leur dit-il, est Schahzaman, roi des ?les des Enfants de Khaledan, qui voyage depuis longtemps dans l??quipage que vous voyez, en cherchant le prince Camaralzaman son fils, qui est sorti de ses ?tats il y a de longues ann?es; si vous en savez quelques nouvelles, vous lui ferez le plus grand plaisir du monde de l?en informer.?