2?me partie et fin Quelques ann?es apr?s Abdelkader, la France ayant perfidement viol? la parole d?honneur qu?elle lui avait donn?e, celle d??tre transf?r? en Orient, l??mir Abdelkader sera d?tenu en France, successivement dans les ch?teaux de Toulon, de Pau et d?Amboise. Il sera alors en rapport direct avec certains organes de la presse fran?aise. Il en constitua souvent l?un des th?mes favoris. Faisant dans le scoop et l?exotisme, les journaux fran?ais ne manquaient pas de raconter n?importe quoi sur son compte. Quelles ne furent pas sa douleur et sa col?re lorsque, pendant sa captivit? au fort Lamalgue, il apprit qu?un journal lui avait attribu? une origine espagnole. indign? que l?on e?t os? obscurcir l?aur?ole religieuse qui s?attache ? son nom comme descendant du Proph?te, il remit au colonel Daumal, envoy? en mission aupr?s de lui, une mise au point ? l?intention du journal auteur de l??information? et exprimant son indignation. D?autres journaux scrutaient toute son activit?: La Presse, un journal parisien rapporte par exemple le 2 septembre 1848: ?il y a eu hier au ch?teau une petite f?te dans la famille d?Abdelkader. C??tait la fin du Ramadan et le premier jour de Be?ram (F?te de P?ques). Apr?s un d?jeuner auquel avaient ?t? convi?s MM. Les Officiers sup?rieurs du ch?teau, l??mir a ?t? t?moin d?une s?ance magn?tique donn?e par M. et Mme Lassaigne. Ces exp?riences ont produit sur Abdelkader, et surtout sur les Arabes de sa suite, l?effet qu?on devait en attendre?. En 1852, l??mir Abdelkader est finalement lib?r? par Napol?on III qui ainsi sauve l?honneur de la France. Il est invit? ? Paris et sa r?putation est telle qu?il devient ?le lion de nos r?jouissances publiques?, selon les termes d?un journaliste parisien de l??poque. Lorsqu?il rend visite en octobre 1852, ? Louis Napol?on ? Saint-Cloud, il est encore m?content de ce qui a ?t? ?crit par la presse ? propos de son entretien avec Napol?on III? Il se confit ? l?officier qui l?accompagnait: ?Les journaux ont pr?tendu que lorsque le Sultan (Louis Napol?on) est venu me rendre ma libert?, je lui ai fait des serments. Je ne l?ai pas voulu, ? cause de lui, et ? cause de moi. A cause de lui, parce que ??e?t ?t? diminuer la grandeur de sa g?n?rosit?, en laissant croire qu?il m?avait dict? des conditions; ? cause de moi, parce qu?il me r?pugnait de passer pour un Juif qui rach?terait sa libert? moyennant un morceau de papier. Je veux, pour prouver que j?agis de ma pleine volont?, remettre entre les mains du Sultan un engagement ?crit?. Durant son exil ? Damas, l??mir Abdelkader continua ? occuper les colonnes de la presse mondiale, surtout lors de son m?morable sauvetage des 12.000 Chr?tiens de damas en 1863. Un des organes de presse d?Angleterre, le Daily News de Londres pr?conisait d?offrir ? l??mir Abdelkader le tr?ne de Syrie. M?me apr?s sa mort et jusqu?? l?heure actuelle, l??mir Abdelkader continue de faire les choux gras de la presse internationale. Jusqu?au journal illustr? de Tintin, qui en 1951 raconte la vie de l??mir alg?rien.