Sa?d Barkat a reconnu, publi-quement, qu?il n??tait pas sa-tisfait du secteur de la Sant?. Les ?aveux? du ministre confirment ?l?insatisfaction des populations? et interviennent apr?s qu?il ait fait ?un diagnostic de la situation?, comme il l?affirme lui-m?me. ?Je peux rassurer nos concitoyens que m?me le ministre est insatisfait?. Un constat qui sonne comme un verdict ? l?encontre des gestions pr?c?dentes de ce secteur sensible pour le bien-?tre des populations, sachant que Barkat a ?t? d?sign? ? la t?te de ce d?partement, en juin 2008 seulement, ? la faveur d?un remaniement minist?riel restreint. Barkat a relev? des points positifs tels l??radication (presque) totale de certaines maladies li?es au sous-d?veloppement, comme le chol?ra ou la tuberculose; et a d?clar? que dans ce registre, l?Alg?rie a atteint le niveau de certains pays de l?OCDE et fait face, aujourd?hui, ? des maladies g?n?r?es par le d?veloppement comme l?ob?sit?, le diab?te ou l?hypertension. Si, ?tre atteint de diab?te ou d?ob?sit?, aux yeux du ministre, est plus rassurant que d??tre tuberculeux; le fait est que l?insatisfaction des populations ne provient pas de la nature de la maladie, mais de la qualit? de la prise en charge m?dicale, de l?accueil et des risques d?en contracter d?autres que celles qui ont conduit le citoyen ? aller se faire soigner dans un ?tablissement public. Le m?contentement des malades ne se limite pas ? un rabrouement ou ? un rendez-vous qu?on lui fixe ? des ?ann?es lumi?res?, des limites de son endurance et de ses capacit?s ? supporter la douleur; mais dans les tracasseries hospitali?res, la nouvelle gymnastique que d?couvrent les patients somm?s d?aller se faire ?scanner? ou ?analyser? aupr?s de la flop?e de laboratoires priv?s qui ont fleuri, fait curieux, directement aux abords de l?h?pital et des points de sant?. Le ministre s?est voulu le d?fenseur du corps m?dical en rejetant la responsabilit? de cette situation ? la v?tust? du patrimoine h?rit? de ?l??re napol?onienne?. A la charge du ministre, l?h?pital d?Oran, le CHUO ?patrimoine v?tuste h?rit? de l??re napol?onienne?, rend plus de services aux populations que le joyau de la Sant? d?Oran, l?EHU, tr?s r?cemment construit. Parce qu?otage d?enjeux occultes ou de malfa?ons techniques qui mettent la Sant? dans une situation morale autrement plus grave que la v?tust? physique d?infrastructures napol?oniennes. Expliquer cet ?tat de fait par ?la situation qu?a travers?e le pays? n?est pas, ? vrai dire, non plus, la meilleure des mani?res de voler au secours de la Sant? afin de r?duire la d?pendance de l?assistance ?trang?re. Des milliers de malades sont d?tourn?s vers des ?tablissements priv?s sans que leur ?tat de sant? y gagne quelque chose. ?Des brigades de contr?le seront ? pied d??uvre pour traquer les ?rabatteurs? et les citoyens sont invit?s ? signaler les abus et les tentatives de r?orientation vers le priv??, dira Barkat. L?intention est louable. Encore faut-il que les appareillages et les laboratoires fonctionnent pour r?pondre aux besoins. Car ce n?est pas le corps professoral qui est en cause, mais les gestionnaires ? tous les niveaux. Du directeur au simple appariteur.