L?Alg?rie n?est pas le seul pays, sur Terre, ? avoir reconduit son pr?si- dent. Le mode de gouvernance choisi laisse la libert? aux candidats de se pr?senter ou se repr?senter. Libres aux autres candidats de s?engager, ou non, dans une comp?tition qui exige du futur vainqueur d?aimer l?Alg?rie avant tout, car en se d?clarant partant, le candidat passe un contrat moral avec l??lecteur: Eviter d??tre cet amuseur qui ouvrira des br?ches dans lesquelles s?engouffreront des marionnettistes. Que reproche-t-on au vainqueur? Son score anormalement ?lev?? Un taux de 55% ou 60% aurait-il ?t? accept? par les candidats malheureux au scrutin du 9 avril? Soit. Ceux qui crient au loup auraient-ils reconnu leur d?faite, et par-l? m?me, la victoire de l?autre? Ces ?ternelles remises en cause des r?sultats, consolation pour mauvais perdants, sont une veille tactique qui ne fait plus recette. Si Zerhouni avait annonc? un taux de participation de 40% et cr?dit? les autres candidats de scores cinq fois plus ?lev?s, sans que celui du vainqueur soit inf?rieur ? 51%, cela aurait-il chang? quelque chose ? la d?faite des uns et ? la victoire de l?autre? Bouteflika en serait-il sorti amoindri et Hanoune ou Touati, par exemple, plus forts? Fallait-il mentir pour donner une impression d?honn?tet? ou informer les ?lecteurs des r?sultats dans leurs cruelles v?rit?s, c?est-?-dire comme ils ont ?t? annonc?s vendredi dernier par le ministre de l?Int?rieur? La logique aurait, certes, voulu qu?un score de 90% pr?te ? sourire. La logique aurait voulu que ce m?me score qui a fait r??lire Chirac, fasse sourire de la m?me mani?re. Pourquoi accepter l?une et refuser l?autre? Existerait-il une logique ? deux paliers ? l?ONU, cette institution qui condamne la victime et absout l?agresseur au Moyen-Orient, et qui vote des r?solutions applicables ? coups de bombardements strat?giques contre l?un et non contraignantes pour d?autres, alors qu?il s?agit des m?mes d?lits? Ceux qui avaient fait campagne du 19 mars au 6 avril 2009 ont ?t? g?n?reux dans leurs comparaisons avec ce qui se fait dans des pays d?velopp?s. Ont-ils oubli? que dans les m?mes pays qu?ils ont cit?s, des pr?sidents ont ?t? ?lus avec des ?carts insignifiants et que leurs ?lecteurs -tout comme leurs adversaires- ont accept? le verdict des urnes? Sur quels bilans impressionnants -autres que ?nous avons propos?s?, ?on ne nous a pas ?cout?s?, ou des promesses de ruptures confuses- peuvent-ils s?appuyer pour convaincre et revendiquer une victoire usurp?e? Les Alg?riens ont f?t? avec la mani?re qu?on leur conna?t la victoire de celui que tout le monde pressentait, y compris les cinq candidats. L?on ne peut pas accuser les sc?nes de liesse populaire retransmises ? partir des 48 wilayas de... bourrage d??cran. Certains chefs d?Etat, qui ont de bonnes raisons de salir notre pays, ont ?t? les premiers ? f?liciter le vainqueur. En bons opposants, la logique aurait voulu que les perdants prennent leurs calepins et rappellent aux ?lecteurs, ? chaque d?faillance, les promesses faites durant la campagne par le vainqueur. Ce sera l? une mani?re intelligente d?aider les Alg?riens, et l?Alg?rie, de prendre ? t?moin l?opinion... et de barrer la route au vainqueur s?il envisage de se porter candidat en 2014.