Les six familles, habitant depuis 40 ans le rez-de-chaussée de l'immeuble n°16 de la rue Broux, à Saint-Charles, vivent une situation extrêmement dangereuse marquée par la menace d'un effondrement pouvant subvenir à tout moment… Les habitants de cet immeuble affirment avoir peur de périr sous les décombres de leurs propres toits. Ce diagnostic alarmant a été confirmé par les rapports d'expertises techniques effectués par les services de la Protection civile, selon les habitants de cet immeuble composé de 17 étages. Pour les membres de la famille El Aïd Benaouda, composée de 7 membres, «le vendredi dernier était pour nous un jour cauchemardeux. Nous sommes réveillés sur un effondrement partiel du plafond qui n'a fait heureusement aucun dégât humain, grâce à la vigilance des voisins qui ont réussi à sauver une femme et sa petite fille qui se trouvaient chez elles au moment de l'effondrement». Sa fille El Aïd Yamina, âgée d'une trentaine année, dira: «J'ai failli perdre ma mère vendredi dernier, n'était-ce l'intervention rapide des voisins». Celle-ci ajoute encore: «Nos maisons sont menacées ruine, et elles ont été classées dans la catégorie «rouge» du bâti menaçant ruine… Dans le même contexte, la dénommée El Aïd Houaria dira: «Cet édifice dont l'existence remonte à l'ère coloniale souffre d'une vétusté assez avancée qui s'est traduite par une série d'effondrements, dont le dernier en date remonte à vendredi… Aucune autorité locale ne s'est inquiétée pour notre situation. Nous avons bien peur que les responsables réagissent lorsqu'il sera trop tard. Nous avons introduit plusieurs demandes d'octroi de logements qui sont restées sans suite». La famille El Aïssani Mokhtar partage ces mêmes conditions. L'un de ses membres dira: «Nous habitons ici depuis 36 ans, et notre maison est privée d'aération. Tous les membres de ma famille souffrent d'allergies et d'asthme à cause du taux élevé d'humidité qui domine la structure». Il ajoute encore: «Le fait d'habiter le rez-de-chaussée nous expose à des risques d'inondation pendant l'hiver, notamment avec les infiltrations des eaux usées rejetées par la canalisation sanitaire… Ce qui a alimenté rapidement la vétusté des murs et des plafonds. Plus grave encore, les eaux usées s'infiltrent à l'intérieur de nos maisons, ce qui présente des risques énormes pour l'ensemble des habitants. La détérioration de la structure devient alarmante et expose la vie de tous ses habitants au danger. D'ailleurs nous nous empêchons de dormir par crainte qu'un effondrement ne survienne». Pour la famille Laâoussej, l'un de ses membres dira: «Nous sommes très conscients de ce que nous encourrons comme dangers, mais nous n'avons pas le choix… Toutes les demandes d'octroi de logement social que nous avons déposées depuis les années 70 sont restées sont suite». Face à cet épineux problème, le directeur du secteur urbain Ibn Sina, M. Khatri Kaddour, dira: «Le secteur n'est pas responsable de la situation de ces six familles, dans la mesure où elles ne sont pas encore propriétaires de leurs maisons. La responsabilité relève du ressort de l'OPGI». Sur ce point précis, ces familles ont fait savoir qu'ils ont cessé de s'acquitter des frais de loyer depuis que la structure a été classée bâti menaçant ruine…