A l'initiative de la direction des Moudjahidin d'Oran, la salle répertoire de la Cinémathèque a abrité, lundi après-midi, dans le cadre de la célébration du 47e anniversaire de la fête d'indépendance, la projection en première à Oran du film «Mustapha Ben Boulaïd», réalisé par Ahmed Rachedi et coproduit par les ministères des Moudjahidin et de la Culture. Fantastiques scènes de combat dans les forêts européennes contre les troupes nazies ou dans les Aurès contre les troupes colonialistes françaises, prodigieux déploiement de moyens humains et matériels, halètements, traque par l'armée et les chiens, bombardements par l'aviation, recours aux effets spéciaux… On trouve dans le film de Ahmed Rachedi, et dont le scénario originel est signé de Sadok Bekkhouche, les ingrédients du film épique. «Mustapha Ben Boulaïd», produit dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe, 2007» est un film historique à grand spectacle sur la révolution algérienne. Un film intéressant à plusieurs égards. Un film pour la mémoire qui, tout en se souciant de respecter des faits historiques, montre aux jeunes générations l'extraordinaire enthousiasme et le sens du sacrifice qui animaient ces groupes de militants qui ont résolument décidé, par leur révolte, de marquer de leur sceau le cours de l'histoire. Le récit est centré sur la vie et le combat héroïque contre le colonisateur français d'une grande figure de la révolution algérienne en mettant en exergue son rôle dynamique dans la préparation et le déclenchement de la guerre de libération de Novembre 1954. Il met en exergue le rôle dynamique de Ben Boulaïd (incarné par Hassan Khechache, médecin affable et comédien à ses heures perdues, qui s'est donné à fond au point de se casser une hanche dans une scène) de préparation de la lutte armée par l'achat d'armement, la sensibilisation et la mobilisation des militants, les tentatives de ralliement de Messali Hadj, sa participation aux activités du Groupe des 22, la création du FLN, le choix de la date du déclenchement de la lutte armée et la conduite, dans les Aurès, du combat libérateur pour s'achever sur la mort du chahid Benboulaïd, dix-huit mois à peine après le déclenchement de la lutte, en mars 1956, déchiqueté par un émetteur radio piégé parachuté par l'armée française. En dépit de sa longueur (près de trois heures), le film n'est à aucun moment ennuyant même si le réalisateur semble trop s'attarder sur l'épisode de la détention du héros à la prison de Constantine et de son évasion. Le rôle du héros Ben Boulaïd est incarné par Hassan Kechache. On signalera la remarquable interprétation du personnage du zaïm Messali Hadj par Slimane Benaïsa et la brève et brillante apparition de Mourad Khan dans le rôle d'un détenu. Notons enfin que le film «Mustapha Ben Boulaïd», dont plusieurs projections sont programmées à Oran, figure parmi les 12 films sélectionnés en compétition officielle de la 3e édition du festival du film arabe qui se déroulera du 23 au 30 juillet 2009, à Oran.