Les urgences du service de pneumologie du centre hospitalo-universitaire d'Oran fonctionnent dans des conditions catastrophiques, selon les membres de son personnel, administratif ou médical. Ces derniers affirment qu'ils travaillent dans un cadre insalubre dégradés sans cesse sous l'effet du déversement des eaux sanitaires provoqué par l'éclatement de canalisations qui voit proliférer insectes et moustiques. «Cela fait une semaine seulement que ma fille qui est asthmatique est admise en ce service et déjà elle affirme que les conditions dans lesquelles les malades sont hospitalisés sont inadmissibles et ne favorisent pas leur rétablissement. Les odeurs nauséabondes qui se dégagent en tous les coins de ce pavillon les étouffent. Pis encore, les moustiques et les odeurs nauséabondes dues à l'obstruction des canalisations des sanitaires rendent leur séjour infernal», dira M.Fatima avant de poursuivre : «Vous savez, en plus des frais du traitement et de la nourriture, nous supportons aussi les frais de la désinsectisation… Nous y procédons car nous craignons que ces insectes soient des vecteurs de transmission de maladies». Une autre visiteuse rencontrée témoigne ainsi : «Mon époux est admis dans ce service depuis deux mois, et je peux vous dire que les malades passent des nuits épouvantables à cause des relents qui empirent dès la nuit tombée. Les moustiques envahissent les chambres et empêchent les malades de dormir. Les conditions d'hygiène laissent vraiment à désirer. Dans la plupart des cas, ce sont les parents des malades qui nettoient l'espace de proximité entourant les chambres de leurs proches hospitalisés». Ces proches se plaignent aussi de la surcharge des structures d'accueil en ce service. «La situation est gênante pour nous, proches des malades. Dans certains cas, les femmes sont placées dans les mêmes chambres que les hommes. Et lorsque les parents rendent visite à leur malades, la situation devient insupportable». Un médecin de permanence déclare sous le couvert de l'anonymat : «Les conditions de travail dans ce service des urgences sont insoutenables. Manque de literies, insalubrité et invasion de moustiques… Les malades épuisent presque chaque nuit un flacon de produit de désinsectisation». A une question de savoir si les moustiques pouvaient transmettre des maladies, notre interlocuteur précisera : «Les moustiques transmettent la maladie via le sang». Le personnel sur place se plaint des conditions de fonctionnement du service et d'hospitalisation des malades. «Il y a un problème d'évacuation des eaux usées des sanitaires du service, ce qui conduit à une sorte de stagnation de ces eaux. Ceci représente un foyer de germes représentant des risques tout aussi dangereux que spécifiques et empeste l'atmosphère de relents insupportables. Bien sûr, cette situation n'a pas manqué de générer un malaise tout aussi bien au niveau du personnel que des malades, et même des parents de ces derniers». En plus de ces mauvaises odeurs, les malades sont mis pêle-mêle dans la même salle qui dépasse de loin ses capacités d'accueil. Selon des infirmiers, les malades sont admis dans ce service provisoirement, juste le temps de voir livré le service des Glatares qui connaît actuellement des travaux de réfection. Par ailleurs, un responsable du service de pneumo-phtisiologie explique que «ce sont les entreprises qui assuraient la réfection de ce service qui sont à l'origine de cette situation. Elles ont laissé derrière eux, les détritus et les restes d chantier de réfection, ce qui a compliqué la situation davantage. Je vous informe, cependant, que les services de l'hôpital ont été informés pour prendre en charge la situation».