Ce qui était une simple rumeur est en passe d'être une réalité en dinars sonnants et trébuchent: La taxe sur les véhicules neufs sera majorée à 100% dans le cadre du projet de la loi des finances complémentaire 2009(LFC) avons-nous appris de sources proches des concessionnaires automobiles. Les nouveaux tarifs devraient donner froid dans le dos des Algériens aux revenus moyens qui souhaitent s'offrir une voiture. En effet, la taxe dont la fourchette était comprise entre 50.000 et 150.000 dinars depuis une année sera pratiquement doublée. Les pouvoirs publics vont la porter entre 100.000 et 300.000 dinars pour chaque véhicule neuf acheté, et ce, en fonction de la cylindrée (puissance fiscale) et de la carburation (diesel essence) de la voiture. Premiers à être «choqués» par cette mesure, les concessionnaires automobiles à travers leur «Association algérienne des concessionnaires automobiles algériens (Ac2a)» qui a réuni un conclave extraordinaire, hier à Alger, pour examiner la situation et arrêter, éventuellement, une stratégie de négociation avec les pouvoirs publics. Ces deniers estiment que la hausse de l'ordre de 100% de la taxe risque d'induire la fermeture pure et simple pour certains d'entre eux. Mais il est clair que c'est le simple citoyen qui va faire les frais de cette taxe en ce sens qu'acquérir une voiture devient de plus en plus un rêve. A titre d'exemple, un connaisseur du secteur explique que la «Maruti» pourrait devenir inaccessible pour tous puisque son prix risque de grimper avec cette nouvelle taxe à environs 600.000 dinars. Et pour les grosses cylindrées, l'augmentation induite se chiffrerait en dizaines de millions de centimes. Il est évident que cette mesure va se traduire par une contraction de la demande et, partant, du repli du secteur automobile. Il faut dire que les concessionnaires ont gagné un argent fou ces dernières années tant ils se contentaient d'importer des véhicule neufs et les revendre en l'état sans aucun services après vente ni garantie de disponibilité des pièces détachées. Les pouvoirs publics voulaient donc, à travers cette taxe, les pousser à consentir des investissements au lieu de consacrer des sommes mirobolantes à la construction de luxieux Showroom. Malheureusement, c'est aussi l'Algérien lambda qui devrait mettre la main à la poche puisque les concessionnaires ne manqueront pas de répercuter la taxe sur le prix net du véhicule qui va sans doute flamber. Au plan social, la voiture deviendrait encore une fois un luxe, pas à la portée de toutes les bourses. Cela étant dit, nos sources précisent que la hausse de la taxe touche également les véhicules poids lourd. Les camions et les bus seront ainsi soumis, prévoient le gouvernement, à des taxes allant jusqu'à 500.000 DA. A titre d'exemple, un camion dont le tonnage est inférieur à 20 tonnes est taxé à hauteur de 350.000 dinars. Les bus aussi devraient voir leur prix flamber à la faveur de cette taxe devant prendre effet aussitôt l'ordonnance portant loi des finances complémentaires signée. Si la volonté des pouvoirs publics de mettre le holà dans le secteur automobile où règne le gain facile, il faut relever que l'argument du gouvernement tient difficilement la route. Soutenir que cette taxe servirait à subventionner les prix du ticket du métro et du tramway d'Alger parait, en effet, fallacieux quand on sait que seule les habitants de la capitale sont concernés par ces deux moyens de transport. Pourquoi donc faire payer un citoyen de Aïn Témouchent la prestation du métro d'Alger alors qu'il peine à trouver un bus pour se déplacer? A moins que le gouvernement ne veuille juste cacher sa volonté de donner un coup de pied dans la fourmilière automobile.