Les chaînes de montage de l'usine Fatia, située dans la zone industrielle de Aïn Bouchekif à Tiaret, vont prochainement se mettre en marche pour la première fois. Non pas pour produire la fameuse «Fatia» mais des véhicules de type 4x4 au profit de l'armée nationale. Eh oui, l'ANP a décidé de se lancer dans l'industrie militaire et fabriquer elle-même certains véhicules de logistique. Les pouvoirs publics ont en effet entériné la décision de rattacher au ministère de la Défense l'usine sise à Tiaret qui devait initialement donner naissance à la première voiture made in Algeria ! Ce rêve a finalement tourné au mirage. Et c'est désormais l'armée qui va lancer la production de véhicules tout terrain (4X4) dans cette usine. Pour ce faire, un établissement de développement de l'industrie du véhicule a été officiellement créé par décret présidentiel publié au Journal officiel (JO) du 29 juin 2009. Rattaché au ministère de la Défense nationale (MDN), cet établissement est chargé d'assurer la conception, l'étude, le développement, la production et la commercialisation de véhicules tout terrain», selon le texte. Cette future société dénommée EPIC EDIV va s'installer sur les «décombres» de la «mort-née» Fatia, fruit non mûri d'un partenariat entre le constructeur italien Fiat et les pouvoirs publics. Ainsi toutes les installations, comme la chaîne de montage et bien sûr la structure, vont passer aux mains du ministère de la Défense nationale en vertu du décret sus mentionné. S'agissant de l'encadrement de l'EDIV, le texte prévoit un conseil d'administration composé de seize membres dont les représentants de l'état-major de l'Armée, le département du renseignement et de la sécurité (DRS), le commandement des forces terrestres, les ministères de l'Intérieur, de l'Industrie, de l'Energie et des mines, la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), les Douanes, la Protection civile, la SNVI, la Gendarmerie nationale, et des directions du MDN. C'est donc tous les services de sécurité, entre armée, douane, police et gendarmerie qui sont concernés par ce projet devant les approvisionner en véhicules une fois entré en production. Il va de soi que c'est là une bouffée d'oxygène pour le ministère de la Défense qui dépend exclusivement des importations pour ses approvisionnements en véhicules tout terrain. Du coup, c'est la facture d'importation des véhicules de transport des troupes qui sera considérablement allégée pour le trésor public. Il faut rappeler qu'un décret publié en juin dernier dans le journal officiel avait officialisé le rattachement d'une dizaine d'unités de production industrielle publique en difficulté au ministère de la Défense. L'objectif étant de relancer ces usines en les transformant selon les besoins de l'armée. Au-delà de la réduction des budgets à l'importation, ces unités pourraient constituer la base d'une future industrie militaire et, pourquoi pas, viser l'exportation notamment vers l'Afrique comme l'a déjà fait la SNVI.