Sidi Abdelli, commune relevant de Bensekrane dans la wilaya de Tlemcen, créée en 1949, est restée en marge du développement comparativement à d'autres de moindre envergure et de création plus récente. Habitée par près de 20.000 âmes, elle n'a pas connu l'essor escompté proportionnellement à l'augmentation de la population et l'infrastructure routière peu développée ne lui a pas permis de se mettre au diapason d'autres contrées en dépit de ses ressources hydriques importantes et de ses terres d'une grande fertilité. Une localité ne peut sortir de son isolement, et par conséquent, aspirer au développement que si elle dispose d'un axe routier viable. Cette condition n'est pas remplie à Sidi Abdelli dans la mesure où ses deux principales ouvertures sur le monde extérieur sont des routes classées chemins de wilaya (CW) qui, en sus de leur étroitesse et de leur sinuosité, sont parfois détériorées sur certains tronçons. Le CW19 reliant Bensekrane à Ouled Mimoun a certes été recouvert d'un tapis bitumeux entre le chef-lieu de daïra et Sidi Abdelli, mais il n'a été ni aménagé de façon à éliminer les nombreux virages, parfois dangereux, qui le caractérisent ni élargi afin d'assurer une meilleure fluidité de la circulation. Un tronçon de quelque 200m, à deux ou trois kilomètres de Bensekrane, reste encore sans bitumage en attendant la prise en charge de la partie de la chaussée affaissée à cause de la présence d'une source dans les parages; ce qui rend, d'ailleurs, la circulation aléatoire et assez risquée à cet endroit en raison de l'éventualité d'un nouveau glissement de terrain sur l'étroit passage emprunté par des véhicules de tout tonnage. La partie reliant Sidi Abdelli à Ouled Mimoun attend toujours son revêtement. Le CW53 qui relie Sidi Abdelli au chef-lieu de la wilaya n'est guère mieux loti puisque les 33 kilomètres qui les séparent sont, en fait, une suite ininterrompue de virages dont certains présentent des dangers avérés qui ont été, à maintes reprises, à l'origine de graves accidents. Il a été question d'éliminer un certain nombre d'entre eux sur une distance de 19 kilomètres en procédant à des aménagements, mais jusqu'à présent rien n'a été fait au grand dam des habitants de la région. Grossièrement revêtue de goudron et de gravier depuis quelque 18 mois, croit-on savoir, cette voie n'a pas tenu très longtemps à la charge imposée par le mouvement fréquent des camions et autres véhicules contraints de l'emprunter pour se diriger vers les carrières implantées dans la région. Lorsque les citoyens de cette contrée isolée ont appris que le tracé de l'autoroute passait à quelques encablures de chez eux, à 3km de Sidi Abdelli et à 5km des sources, ils ont commencé à espérer que leur commune allait enfin sortir royalement de son enclavement, mais leur déception a été grande quand ils ont entendu dire qu'aucune bretelle n'était prévue à cet endroit. Une fois de plus, il semble que le vent du développement ne souffle pas encore du côté de Sidi Abdelli. Ils continuent, toutefois à espérer qu'une bretelle soit aménagée pour permettre à leur commune de s'ouvrir sur le monde.