«C'est une honte que, dans le pays du million et demi de chahids, des femmes et des enfants soient jetés à la rue. On expulse des Algériens alors qu'il y a plus d'un million de logements sont inoccupés», a déclaré hier, dans détours, Noureddine Belmouhoub, président du comité SOS enfants en détresse, à l'occasion d'une conférence de presse animée au siège de la LADDH à Alger. «Nous sommes profondément choqué par cette attitude qui consiste à procéder à des expulsions durant le mois de Ramadhan», souligne-t-il avant de noter qu'«il y a ces jours-ci une fièvre des expulsions et on s'attend au pire». Aussi, et tout en ciblant «la mafia de l'immobilier», l'orateur a vilipendé les pouvoirs publics qui, de son avis, «ne veulent pas ouvrir leurs yeux sur les enfants jetés dans la rue». Et de noter que «personne ne répond aux doléances des citoyens en allant du simple maire jusqu'à la présidence de la république, et ce, au mépris de la loi». «C'est la mafia de l'immobilier qui est derrière ce phénomène», dénonce-t-il tout en lançant: «Il y a une Algérie à deux vitesses». Il explique à ce propos: «Si les autorités coloniales avaient institué les deux collèges au niveau de l'école. Aujourd'hui, nous avons généralisé les deux collèges à tous les niveaux.» Critiquant les déclarations du ministre des affaires religieuse et des waqfs, l'orateur interrogera: «Si vraiment il n'y a pas de pauvres en Algérie, pourquoi distribue-t-on alors des couffins de denrées pendant le ramadhan et qu'on ouvre des restos de la Rahma?» Le porte-parole du comité SOS familles expulsées, Djamel Bouregaa, a déclaré pour sa part, tout en ironisant: «A ce rythme, nous sommes bien partis pour être la plus grande association du pays». C'est une façon pour lui de dire que le nombre des familles expulsées est en nette ascension. «Nous dénonçons toutes les expulsions abusives de certaines familles algériennes de leurs domiciles et nous faisons appel au président de la République pour geler toutes les décisions prises en ce sens». Des témoignages ont été par ailleurs faits par des familles présentes sur les lieux. Celle-ci ont exprimé leur douleur devant ce qui leur arrive en expliquant la manière avec laquelle elles ont été expulsées.