Le célèbre groupe belabbésien, Raïna Raï, s'apprête à fêter en 2010 le trentième anniversaire de sa création. Et pour marquer l'évènement, ses membres fondateurs envisagent d'organiser une grande tournée en Algérie et en France, avec la participation de la quasi-totalité des membres de la formation originelle, ceux des années 80, à savoir Lotfi Attar (guitare solo), Tarek Chikhi (clavier), Abdellah Terkmani (guitare ), Miguel Yamba (guitare basse), Djellouli Hachemi (batterie), Bouchentouf Kaddour et Abbes Khenfour (percussions), Denden (Saxo) et Larbi Dida, Kada et Djillali Berrezkellah (Chants). Selon Lotfi Attar, qui confirme cette information donnée ces derniers jours par l'association ‘Bled connexion' sur son site web, les préparatifs de cette méga-tournée sont en cours et un certain nombre de boîtes de communication et de professionnels du spectacle auraient même manifesté leur intérêt de prendre part à la concrétisation dudit projet. Groupe de raï légendaire, créé en 1981 à Paris à l'initiative de Tarek Chikhi, Raïna raï aura, en trente ans, marqué durablement de son empreinte l'histoire récente de la musique algérienne. Mohammed Medjahed, notre ami et confrère de la chaine3, nous rappelle au souvenir de cet acte fondateur en notant dans l'un de ses nombreux écrits sur le raï que tout a commencé en fait avec l'arrivée en France des Lotfi, Djellouli et Reda. «Escale à Grenoble, où une visite à l'un de leur ancien ami et musicien s'imposait. Le soir de leur arrivée, les trois compères dînent dans un restaurant in de la ville, Les Enfants de la Balle.» «Il s'y produisait, raconte-t-il, un trio anglais spécialisé dans la reprise du répertoire des Beatles. A la fin du repas, et à leur grand étonnement, nos amis se voient conviés à un bœuf par les musiciens britanniques. (…) De répliques en improvisations, le public leur demande de jouer seuls. Les gars attaquent d'emblée avec Take Five, et la salle vibre. Enchaînement avec Black Magic Woman, ça chauffe... Ils osent ensuite timidement Ya Zina Diri Lataï. C'est le délire!» «Ce que ne savent pas les Belabbésiens, précise-t-il, c'est que le trio d'outre manche en était à sa dernière soirée. Le contrat expirait le soir même. Mais le patron du restaurant engage sur le champ Reda, Hachemi et Lotfi qui resteront deux mois durant à l'affiche de Les Enfants de la Balle.» «Bien avant de rejoindre Paris, ils sont convaincus, au grand bonheur de Tarik Chikhi, qu'ils ont une classe internationale. C'est en 1980 dans la capitale française qu'ils fonderont Raïna Raï (première mouture). Une Année plus tard, sortira leur premier enregistrement, Hagda. La suite est une autre histoire...»