Après avoir suscité la colère et surpris tout le monde par de nouvelles mesures réglementaires, jugées draconiennes, dans la loi de finances complémentaire, notamment par les opérateurs économiques, le gouvernement décide enfin de lâcher du lest. Ayant fait cavalier seul jusque-là, il vient de faire appel à des opérateurs et organisations patronales les invitant à faire des propositions en vue de l'élaboration de la loi de finances 2010. Selon une source d'information, l'invitation a été envoyée il y a quelques jours à des organisations patronales. Cet effort de partage intervient alors que les effets de la loi de finances complémentaire n'ont pas cessé de faire des commentaires. Les opérateurs économiques ont été surpris quand, du jour au lendemain, des changements sensibles ont été portés dans certaines dispositions concernant le commerce extérieur. Le reproche fait au gouvernement est de ne pas avoir pris en considération les intérêts des opérateurs économiques dans l'élaboration de cette loi de finances. Pourtant, depuis quelques années, le gouvernement n'a pas cessé de discourir sur les bienfaits du dialogue. Cela se concrétise au sein de la tripartite. Mais jamais il n'a été question d'intégrer d'autres parties dans l'élaboration des lois de finances. Parfois, même le débat à l'APN n'est pas permis. Le Président préférant opter pour des ordonnances. Une façon de faire qui a suscité la désapprobation et les inquiétudes de plus d'un. Au sein de l'Assemblée populaire nationale, en premier, ou des voix se sont élevées pour dénoncer "ces agissements". Des partis de l'opposition surtout, mais pas seulement, puisqu'en aparté les députés de la coalition ne cachent pas leur refus de cette manière de faire. Autre dénonciation, elle vient des opérateurs économiques qui n'ont cessé depuis des années d'appeler à un dialogue et à une participation active dans l'élaboration des lois et réglementations économiques qui les concernent. Le pouvoir a dû revenir sur beaucoup de décisions telles la loi sur les hydrocarbures, la loi portant investissement, et ces révisions ont coûté sa crédibilité à l'Etat, surtout vis-à-vis des étrangers, et n'ont pas suscité l'adhésion interne. Par cette nouvelle manière d'agir, le gouvernement entend associer d'autres partenaires dans l'élaboration des textes devant régir le secteur économique. Ceci, bien entendu, pour avoir une large adhésion autour de lui.