Les habitants des quartiers sud de la ville de Mohammadia, à leur tête les résidents de la cité des 500 Logements, ne cessent de déplorer le climat d'insécurité qu'ils disent endurer depuis des années, comme le dernier affrontement entre bandes rivales de la fin de semaine dernière. Une situation qui perdure, «malgré les nombreuses doléances que nous avons adressées aux autorités locales et auxquelles nous attendons toujours une suite favorable, au lieu de nous laisser abandonnés à notre triste sort, au même titre que nos 10.000 concitoyens», s'insurge l'un de nos interlocuteurs. Rares sont en fait les habitants qui osent s'aventurer aux alentours de ces quartiers, une fois la nuit tombée, de peur de tomber sur les hordes de jeunes délinquants accros à la drogue et qui n'hésitent pas, le cas échéant, à marquer leur présence dans ces quartiers. Cependant, la plus visée demeure la populeuse cité des 500 Logements, dont ces délinquants font leur lieu de prédilection, au grand dam des résidents, à l'image de Daho, un retraité de la fonction publique qui déplore: «Cette situation m'empêche de finir mes vieux jours dans la sérénité.» C'est également l'avis de Aziz, un jeune fonctionnaire, pour qui «la solution de ces problèmes se trouve entre les mains des responsables locaux, qui tardent à implanter une sûreté urbaine de proximité, au niveau de cette cité. D'ailleurs, ne dit-on pas que là où la police s'installe, la pègre recule?...» Ces craintes viennent d'ailleurs d'être confirmées par le dernier affrontement qui vient de se dérouler dans la nuit de mercredi à jeudi derniers et qui a mis aux prises deux bandes rivales, qui se disputaient le leadership sur cette cité, au point de semer l'émoi au sein de la population, restée confinée chez elle toute la nuit. «Pour l'anecdote, nous dira B. Djelloul un enseignant, ce genre de violence, auquel on s'attend tous les jours, a été mis en scène par un jeune repris de justice, lequel a ameuté d'autres énergumènes de son quartier limitrophe de notre cité. Il tenait à faire une descente punitive contre d'autres jeunes de la cité, pour des raisons que lui seul pourrait expliquer. L'affrontement dans lequel ont été sorties des armes blanches et divers objets contondants, a failli mener à l'irréparable, n'était-ce l'intervention énergique des renforts des forces de l'ordre, qui ont dû faire usage des pistolets électriques pour maîtriser la situation», affirme ce témoin. Depuis ce jour, on a appris que 09 jeunes ont été arrêtés et que de nombreux autres «combattants» demeurent activement recherchés, après avoir été identifiés. Quant aux neuf (9) interpellés, qui ont été présentés au magistrat instructeur près le tribunal de Mohammadia, ils ont vu 06 d'entre eux placés sous mandat de dépôt, alors que les 03 autres ont pu bénéficier de la liberté provisoire, en attendant leur comparution.