Depuis l'annonce faite, la semaine dernière, par les quotidiens nationaux, concernant une éventuelle taxe sur le tabac dans le cadre de la future loi de finances 2010, le prix des cigarettes n'a cessé d'augmenter chez les buralistes. Ainsi, les consommateurs sont chaque jour surpris par de nouvelles augmentations. Pour certaines marques de cigarettes telles que les Marlboro ou encore LM, les prix ont augmenté de 40 à 60 DA. Pour justifier ces hausses, les buralistes parlent de «pénurie sur le marché national». Un alibi qui ne convainc pas les consommateurs qui désignent encore une fois la spéculation par les seuls commerçants. Hakim, la quarantaine, parle de spéculation. Selon lui "les seuls responsables de cette augmentation sont les buralistes. Ils sont en train de stocker la marchandise pour créer une pénurie et vendre à des prix excessifs». Merouane, lui aussi consommateur, rencontré dans un café algérois, se dit outré par cette attitude des buralistes «C'est eux (les revendeurs) les responsables. Ils courent toujours derrière le gain facile. A présent, ils vont stocker le maximum de marchandises et les déverser sur le marché une fois la taxe appliquée». Les augmentations touchent également les cigarettes ‘made in Algeria', à l'image des Rym et Nassim. Cette augmentation "anarchique" intervient alors que le projet en question prévoit des taxes sur les tabacs, comprises entre 6 et 8 dinars sur chaque paquet de cigarette et sachet de tabac. Sur les huit dinars, six seront destinés à la caisse spéciale des urgences et des activités et soins médicaux, et deux dinars iront à la Caisse nationale de sécurité sociale. Nous avons tenté d'en savoir plus auprès de la SNTA. Aucun responsable n'était disponible pour nous donner sa version des choses. Le tabac est le seul produit à avoir échappé aux hausses successives constatées sur les prix de diverses marchandises. Pour les autorités, il s'agit en premier de lutter contre le tabagisme qui fait plus de 3.500 cas de cancer. Il y a eu déjà une première tentative d'interdire le tabac dans les lieux publics au début des années 1990. Des mesures sans effet jusqu'à maintenant. En tout cas, le commerce du tabac échappe au fisc qui n'arrive pas à juguler le phénomène de la contrebande et de la vente sauvage sur des étals de ce produit.