Le Conseil constitutionnel célébrait, hier, son 20ème anniversaire. Qui mieux que cette institution, gardienne de la constitution, pourrait être le cadre d'un discours sur la construction démocratique, l'Etat de droit et la transparence. En tous les cas, le président de la République y était, hier, et a prononcé un discours dans lequel il a mis en exergue la nécessité pour les institutions de la République, notamment le Conseil constitutionnel, de s'ouvrir à leur environnement, en particulier les universités et les centres de recherche. Il est vrai que les institutions de l'Etat préfèrent le confort de l'opacité et du mutisme aux risques d'une politique de communication assumée, alors que nous sommes à l'ère des nouvelles technologies de l'information et de la communication. En fait, cette communication transparente est l'un des attributs de l'Etat de droit. Ce qui est loin d'être le cas de notre pays, comme l'admet, d'ailleurs, le président Bouteflika dans son discours qui intervient à la veille de la célébration du 55ème anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre. «Le contrôle de constitutionnalité est une culture, au même titre que la démocratie» dit-il. «Il doit passer par une expérience et une pratique qui s'inscrivent dans la durée pour s'ériger en partie intégrante de notre culture quotidienne et de notre réalité politique», a-t-il ajouté. Pour le président Bouteflika, la construction d'une démocratie ne saurait s'accommoder de raccourcis, elle suppose des étapes incontournables que tout peuple doit franchir pour parvenir à sa consécration. «Nous avons, dès lors, conscience que ce que les autres ont accompli au fil de plusieurs générations ne saurait être raccourci ni réalisé en un laps de temps chez nous, car nous savons parfaitement que la démocratie n'est pas une prescription médicale prête à l'emploi, valable pour toutes les sociétés quels que soient les lieux et les époques», a-t-il affirmé. «Il est tout à fait clair que la démocratie ne peut être édictée par un décret, ni imposée aux gens par la contrainte et la force. Elle est par essence une culture et une pratique couronnant l'expérience d'une société donnée, dans sa composante civilisationnelle et sa progression historique étroitement liée à ses spécificités, ses priorités et ses moyens», a-t-il encore ajouté. Après ce constat désabusé que le président Bouteflika fait, après dix années à la tête de l'Etat. Ce qui pourrait vite être interprété, par «l'opposition», comme une volonté affichée du premier magistrat du pays à mettre la parenthèse sur l'expérience démocratique que l'Algérie a débuté au lendemain des événements du 5 octobre 1988. Et c'est certainement pour cela qu'il a tenu à rassurer en disant que «l'Algérie qui œuvre à être au diapason des nouveautés au plan international et à s'intégrer positivement dans le processus d'une mondialisation, que nous souhaitons porteuse de paix et de prospérité pour toutes les nations, sans exception aucune, veille assidûment à consacrer l'Etat de droit au sein d'une société démocratique moderne et authentique. Elle aspire à occuper une place particulière dans le concert des nations, partant de son attachement au principe de la souveraineté de la Constitution».