Les visas et la gestion des flux migratoires représentent un dossier sensible entre l'Algérie et la France. L'assouplissement des procédures d'octroi des visas est conditionné à l'arrêt du flux migratoire qui prend des proportions alarmantes. Si les autorités algériennes souhaitent plus de «fluidité» et de «souplesse» pour leurs ressortissants se rendant en France, Paris exige toujours la réciprocité pour ses propres citoyens se rendant en Algérie. Bien que les deux pays aient entamé des négociations, le dialogue engagé il y a quelques semaines est aujourd'hui suspendu sine die. Deux ministres français, Brice Hortefeux et Eric Besson, qui devaient se rendre à Alger pour des visites de travail en vue de débloquer la situation attendent toujours le feu vert des autorités algériennes. Ces dernières ne semblent pas pressées de donner une suite favorable à la demande française d'organiser une visite des deux ministres français. Eric Besson devait déjà se rendre en Algérie en février 2009, dans le cadre d'une tournée africaine. La demande a été relancée l'été dernier à l'occasion de l'ouverture des négociations sur les accords de 1968 en matière d'immigration. Les autorités françaises veulent en effet aligner les Algériens sur le régime général appliqué aux autres étrangers vivant en France, ce que refuse l'Algérie dont les ressortissants continuent de bénéficier des accords de 68 qui leur ouvrent droit à une carte de séjour valable 10 ans. Les sans-papiers algériens sont également les seuls étrangers régularisables sans conditions au bout de 10 ans de présence continue sur le territoire français. Les Algériens obtiennent également des autorisations de séjour temporaire (APS) pour pouvoir effectuer des soins ou exercer une activité commerciale en France. Paris veut amener Alger à accepter un nouvel accord basé sur les «quotas», comme c'est le cas avec plusieurs pays africains. Le gouvernement algérien serait défavorable à tout changement. Une position défendue par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a clairement signifié son hostilité à la révision des accords de 1968. La visite en Algérie du ministre français de l'Immigration, Eric Besson, s'inscrit dans ce but.