C'est l'alerte dans le secteur de l'Education à Oran. Et pour cause, trois cas de grippe porcine ont été détectés dans une même classe d'une école située à l'Usto. La classe en question a été même fermée et ses élèves ont été affectés –en catimini selon nos sources, «pour ne pas faire paniquer les parents»- dans d'autres classes au moment où leurs trois camarades -présentant des symptômes grippaux constatés cliniquement, évocateurs du virus de la grippe A/H1N1- sont actuellement admis à l'EHU du 1er Novembre où ils sont sous surveillance médicale. Cette situation a été suivie immédiatement par une réunion -tenue en urgence et à huis clos- des chefs des établissements scolaires avec les responsables de l'Académie d'Oran pour décider d'exiger, désormais, le port du masque protecteur par les élèves dans tous les établissements scolaires, et ce, afin de réduire les risques de propagation du virus dans les écoles. Les concernés ont décidé également d'exiger des élèves qui s'absenteraient de présenter à leur retour en classe des certificats délivrés par les instances sanitaires attestant qu'ils ne sont pas atteints de la grippe. Cette alerte est justifiée, apprend-on par ailleurs, par l'enregistrement de vingt cas confirmés de grippe porcine à Oran et des dizaines de cas suspects, d'où la crainte des spécialistes qui se demandent si ce nombre n'est pas suffisant pour déclarer l'alerte niveau 6 et «si les mesures préventives décidées par le ministère de tutelle sont vraiment à même de faire face à ce début de pandémie». Ces craintes trouvent davantage leur justification sachant surtout que l'hiver, saison froide, est propice à la progression du virus, phénomène observé par l'OMS qui estime, en effet, que «le phénomène devrait s'accélérer au fur et mesure de la baisse des températures». Des sources de l'hôpital d'Oran affirment que certains cas suspects sont partis du service où ils étaient admis avant les résultats des analyses, ce qui ajoute à la crainte des spécialistes pour qui cela pourrait multiplier les foyers et propager la grippe A. Pour rappel, le 5 septembre dernier, Boubekeur Benbouzid a déclaré, lors d'une conférence qui a réuni les 48 directeurs de l'Education des wilayas du pays, que son département ne comptait pas prendre de risques avec les élèves en cas de pandémie de la grippe H1N1. «Les établissements scolaires seront fermés en cas d'apparition de la grippe A. Il s'agit de l'ultime mesure envisagée en cas de constatation d'apparition du virus dans une école», avait-il déclaré. Il était question, dans la stratégie du ministère de l'Education mise en place avec le concours du ministère de la Santé, d'une phase de sensibilisation qui devait être suivie, en cas d'apparition d'un cas de grippe A, par la mise en place d'une cellule de crise avec la fermeture des établissements où surviendraient les cas de grippe. Le département de Benbouzid a aussi prévu, dans le cas extrême, de faire appel aux médias lourds, la radio et la télévision et l'UFC, pour dispenser les cours que les élèves pourront suivre chez eux, des cours limités aux matières essentielles. L'arabe, le français et les mathématiques pour le primaire, l'arabe, le français, l'anglais et les mathématiques pour le moyen, et l'arabe, le français, l'anglais, les mathématiques, la physique-chimie, la philosophie, les sciences naturelles et les lettres pour le secondaire. A la même période, c'est-à-dire à la veille de la rentrée scolaire, le ministère assurait de la disponibilité des moyens de protection pour les enfants en cas d'apparition de cas de grippe. Ainsi, et avec la décision prise à Oran, les parents doivent sûrement se demander si les masques seront octroyés par le ministère de l'Education ou acquis par les élèves eux-mêmes. A noter que, selon le ministère de la Santé, 25 nouveaux cas de grippe A/H1N1 ont été confirmés dimanche dernier, portant à 299 le nombre total de cas enregistrés dans le pays, dont 3 décès. Et parmi ces décès, deux sont survenus à la maternité du CHU d'Oran, une femme originaire de Oued Rhiou dans la wilaya de Relizane et son bébé.