La secrétaire générale du Parti des travailleurs veut aller jusqu'au bout dans son bras de fer avec les partis islamiques et le président du Haut conseil islamique. Ces derniers avaient, en effet, traité d'anti-islam les déclarations qu'elle a faites sur la peine de mort et sur le code de la famille. Lors de son intervention, Hanoun soutiendra Zerhouni dans la polémique qui entoure les documents biométriques. Ce week-end, à l'ouverture des travaux du comité central et du conseil national du PT, la secrétaire générale a pris à partie «ceux qui se sont érigés en clergé en Algérie». Louisa Hanoun a défendu son droit de prendre des positions par rapport à ces deux questions, réfutant les accusations des islamistes qui, selon elle, «nous ont ramené une nouvelle religion en créant le clergé et en s'adonnant aux pratiques dignes des Talibans». Pour la première responsable du PT, «ce sont des pratiques et des déclarations qui sont étrangères à la Sounna, des pratiques étrangères à l'Algérie destinées à faire diversion et détourner les Algériens des questions essentielles». En prenant la parole devant ses militants, Hanoun a rappelé que «l'Algérie est un Etat civil et non religieux et les lois algériennes relèvent du droit positif, qu'ils le veuillent ou pas». Très critique à l'égard du président du Haut conseil islamique (HCI), sans le nommer, elle s'interrogera si «ce clergé s'est arrogé le droit des autres». Pour Hanoun, ces déclarations constituent une véritable menace pour la sécurité. Elle promettra d'entamer des actions pour «criminaliser le Takfir» et a révélé que des personnalités du HCI l'ont contactée pour lui signifier leur rejet des déclarations du président du HCI qui «n'engagent que lui». Selon la SG du PT, le HCI est un cadre dépassé. Dans des déclarations provocatrices, Hanoun rappellera ses positions concernant le Code de la famille qui doit être abrogé, selon elle, ainsi que le débat autour du passeport biométrique. Selon Mme Hanoun, «ces partis qui ont attaqué le ministre de l'Intérieur, nous ne les avions pas vu s'élever contre la loi sur les hydrocarbures». Pour elle, ce n'est pas possible de douter du nationalisme de Zerhouni et le débat sur le biométrique est un faux débat qui ne doit pas avoir lieu. Elle rappellera que «l'Algérie a choisi la séparation des pouvoirs entre la religion et la politique» et que «l'Etat algérien est un Etat séculier.