Les travailleurs des industries agroalimentaires, relevant du secteur public, observent une grève de 15 jours en guise de protestation contre ce qu'ils appellent «le manque de sérieux et l'irrespect de la partie employeur envers la commission en charge de la mise à jour des conventions collectives de branches du secteur». Une opération nécessaire pour toute revalorisation salariale. Dans un communiqué émanant de la Fédération nationale des travailleurs des industries agroalimentaires, affiliée à l'UGTA, il ressort que les salariés du secteur sont en grève de 15 jours depuis mercredi dernier (21 avril), afin de dénoncer «le blocage constaté et le refus affiché par la partie employeur, constituée des Sociétés de gestion des participations PRODA, CEGRO, TRAGRAL, SGDA et COJUB ainsi que les groupes non affiliés, SNTA et GIPLAIT, à toute forme de concession au sujet des revalorisations salariales». La mise à jour des conventions de branches avait été décidée lors de la dernière tripartite des 2 et 3 décembre 2009. Selon la cellule syndicale de l'UGTA, la grève qu'observent les travailleurs du secteur agroalimentaire est justifiée par «le campement sur les positions initiales de la partie employeur par rapport à l'augmentation du salaire, et ce, malgré l'évolution des négociations et les concessions souscrites par la partie syndicale quant à la réduction dans la fourchette de l'augmentation». En clair, les concessions faites par les négociateurs au nom des travailleurs ont été ignorées, «la situation demeure au statu quo, suite au manque de sérieux» des représentants des SGP, selon un syndicaliste. D'après les négociateurs de l'UGTA, les représentants des SGP avancent comme argument la «non performance du secteur», qui limite les augmentations de salaires. Cependant, les SGP ont été trahies, hier, par la publication, par l'Office national des statistiques, des performances du secteur public de l'agroalimentaire. Effectivement, l'activité de l'industrie agroalimentaire (IAA) a poursuivi sa progression au cours du 4ème trimestre 2009, selon les résultats de l'enquête réalisée par l'ONS auprès des chefs d'entreprises. L'enquête, en question, porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle. Elle révèle que les capacités de production sont utilisées à plus de 50% par 97% du potentiel de production. D'ailleurs, les chefs des entreprises industrielles de l'agroalimentaire prévoient une hausse de la production justifiée par une hausse de la demande, ainsi que celle des prix de vente. Ils font état d'une bonne perspective de leur trésorerie et envisagent de réduire leurs effectifs. Pour mémoire, les pouvoirs publics ont élaboré récemment un Plan national d'appui aux industries agroalimentaires (PNDIAA) qui sera mis en oeuvre avant fin 2010 et s'étalera jusqu'à 2014. Il est question d'accroître de 10 points la contribution des IAA dans le PIB industriel en la faisant passer de 50% en 2009 à 60% en 2014.