Après neuf jours de grève, les cheminots ont obtenu, hier, gain de cause, après des négociations marathon entre la fédération nationale des cheminots (FNC) et la direction générale de la SNTF. Les grévistes ont réussi à arracher un accord sur l'application de la convention de branche et l'augmentation des salaires. La SNTF avait, dans un premier temps, refusé d'augmenter les salaires, faute d'argent. Mais les cheminots n'ont pas reculé, obligeant le ministère du Transport à satisfaire leurs revendications salariales. Un protocole d'accord a été signé, il porte essentiellement sur l'application de l'article 52. «Ce point stipule l'alignement des plus bas salaires de base sur le SNMG », affirme M. Noureddine Dekhli, directeur des ressources humaines de la SNTF. L'accord en question implique l'instauration d'une nouvelle grille salariale pour l'ensemble du personnel de la SNTF, soit quelque 10.000 travailleurs. «La moyenne de la majoration est de 20%», assure M. Dekhli. «Cette mesure sera appliquée à compter de ce mois de mai 2010, avec un effet rétroactif à janvier 2010 qui sera versé au courant de l'année en cours », a-t-il ajouté. Par ailleurs, ce protocole d'accord comporte l'intégration d'une revalorisation de plusieurs primes et indemnités. «Les primes de transport, de salaire unique ainsi que celle de rendement kilométrique seront majorées. En sus, la gratification de fin de carrière connaîtra elle aussi une bonification», précise la direction de la SNTF. Cette dernière passe de 15 à 18 mois. La décision a été bien accueillie par les travailleurs qui ont repris le travail et le train siffle de nouveau dans les gares algériennes après plus d'une semaine de grève. Le débrayage a coûté à la SNTF la bagatelle de 800 millions de centimes par jour. Au-delà de la dimension sociale du conflit, cette grève a révélé les limites des projets gouvernementaux. L'Etat a mobilisé, depuis 2004, plus de 30 milliards de dollars pour moderniser les chemins de fer. Des lignes ont été modernisées ou créées et des trains de plusieurs centaines de millions d'euros ont été acquis. Mais pour gérer ce réseau, il y a une entreprise publique mal gérée et surtout difficile à rentabiliser qui peine à assurer un salaire décent à ses travailleurs.