Le gouvernement s'apprête à mettre en place une stratégie en vue de lutter contre la flambée des prix durant le mois de Ramadhan. Première étape, l'approvisionnement du marché en viandes rouges, importées par la Société de gestion de participation PRODA. Ainsi, l'Etat entend importer une quantité de 10.000 tonnes de viande ovine pour le mois de Ramadhan. Selon les responsables de la cellule de communication du ministère de l'Agriculture, contactés par nos soins, la SGP PRODA s'approvisionnera à hauteur de 4.000 à 5.000 tonnes de viandes rouges, tandis que les opérateurs privés s'occuperont du reste de la quantité. L'objectif est de mettre sur le marché ce produit à un prix raisonnable afin d'éviter la flambée des cours. L'importation de viandes rouges représente un maillon parmi d'autres, appelés à cadenasser les prix des produits de première nécessité pendant le mois de Ramadhan. Le ministère de l'Agriculture entend également redynamiser le système SYRPALAC pendant ce mois afin d'assurer une offre suffisante de pomme de terre et de viandes blanches, notamment. L'élargissement du système de régulation aux viandes blanches devrait sécuriser la production durant la période estivale. Les capacités de stockage mobilisées, dans cette perspective, dépassent les 2 millions de mètres cubes, car les défaillances dans les circuits de régulation ont été à l'origine de la spéculation. Le gouvernement entend, également, user de la nouvelle loi sur les pratiques commerciales pour plafonner les prix et venir à bout du phénomène de la spéculation. Cette fois-ci, il ne s'agit aucunement de mesures conjoncturelles «pondues» afin de colmater les brèches qui caractérisent les pratiques commerciales en Algérie. Le projet de loi, soumis à l'approbation de la chambre basse du parlement, vise essentiellement l'encadrement des biens et services à travers la fixation de plafonnement ou d'homologation des marges et des prix. La loi sur les pratiques commerciales vise à élargir le contrôle public aux activités des agents économiques des secteurs de l'Agriculture, de la Pêche et de l'importation de biens pour la revente en l'état, instaurer l'obligation pour les producteurs et pour les importateurs de biens et services destinés à la revente en l'état de déclarer la composition de leurs prix, en vue de permettre la vérification des prix et marges pratiqués sur le marché. Le projet de loi impose également aux agents économiques agricoles de fournir un document indiquant le prix de cession des produits vendus, de sorte à permettre le contrôle du respect des marges de distribution. Le projet de loi inclut désormais la non répercussion sur les prix de vente de la baisse des coûts de production ou d'importation, l'absence de déclaration des structures des prix, ainsi que la réalisation de transactions commerciales en dehors des circuits légaux de distribution dans la liste des pratiques commerciales déclarées illicites.