Décidément, le traitement de la guerre d'Algérie au cinéma est incontestablement un sujet tabou sur l'autre rive de la Méditerranée. En témoignent les récurrentes polémiques autour de films de fiction autour de ce thème. C'est ainsi que le dernier film « Hors la loi » du réalisateur algérien Rachi Bouchareb, qui doit sortir bientôt dans les salles en France, est, cette semaine, au centre d'une nouvelle polémique. On s'en souvient, à la veille de sa projection au dernier Festival de Cannes, le film qui était sélectionné en compétition officielle avait déjà essuyé de vives protestations de la part d'un député et de la communauté pieds noirs, qui accusaient le réalisateur de « falsifier l'histoire ». Aujourd'hui c'est au tour des deux scénaristes Farid Afiri et Philippe Roques, de saisir la justice française et d'accuser Rachid Bouchareb de plagiat estimant, qu'il y aurait dans le film « Hors la loi » beaucoup de similitudes avec leur scénario « Sparring Partner » qui relate le destin croisé de deux boxeurs algériens durant la guerre d'Algérie. Le long métrage de Rachid Bouchareb raconte, quant à lui, le parcours de trois frères dont la famille a survécu aux massacres de Sétif suite à répression sanglante d'émeutes nationalistes en 1945. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que Rachid Bouchareb se trouve confronté à de telles difficultés. Déjà en 2006, la sortie de son film « Indigènes », qui s'est vu décerner le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes, avait aussi suscité une vive polémique.